dimanche 28 décembre 2008

Un mot au nom de ceux contaminés par le silence


L’arc-en-ciel s’habille en noir

Plus que 300 morts; des centaines de blessés, des milliers et des milliers de larmes, la peur, l’impuissance, la peine, la famine, le soif, l’oppression, et ma rage, et ma rage qui m’engloutisse ; ma rage qui se transforme en dieu, en Zeus et je suis q’une enfant, une enfant de ce dieu, une humaine, une mortelle. Mon exaspération me dépasse ; elle devient plus forte que moi, et je deviens plus faible ; je deviens comme un Palestinien sous le feu d’une machine de guerre, une machine aveugle, une machine barbare ; et entre l’humain et le barbare, la différence est colossale.

Gaza, une prison à ciel ouvert, un ciel et une terre assiégés, quelques être humains emprisonnés dans un espace, un non-espace de pauvreté et de mort, et quand l’espace se transforme en non-espace, tout se transforme avec : la liberté devient contrainte ; la miséricorde devient cruauté, l’humain devient une cible, et la civilisation tombe et se métamorphose ; elle devient barbarerie. Dans un non-espace, la non-justice (injustice), et la contrainte boivent le sang et dansent au-dessus des dépouilles.

Je ne vous parle pas de religions et je ne vous parle pas de dieu ; je ne crois pas en dieu ; et je ne crois pas aux miracles et je ne crois pas que la religion peut les sauver ou me sauver, me toucher ou toucher les cœurs des autres. Je ne vous demande pas de prier ; ils ont prié longtemps, eux, ces musulmans ; ils ont prié pendant des siècles et supplié dieu et ses prophètes d’arrêter cette boucherie ; ils ont prié et des siècles après, j’ouvre mon journal ; je lis quelques lignes ; ma rage accroît ; et je me rend compte que leur dieu, leur religion, et leurs prières n’ont même pas pu arrêter une seule balle.

Je ne vous parle pas de races, d’origines, de nationalisme, de couleurs et de langues ; je ne vous parle pas de culture, et de « communauté imaginaire » ; ma rage surpasse toutes cultures ; ma rage est nature, ma rage est spontanée ; elle ne suit pas un modèle, ou des normes, ou des formes, ou des structures ; ma rage n’est pas bricolage ou invention ; ma rage est humaine autant que je le suis. On est, tous, un produit d’une culture et d’une autre ; on est, tous, un mélange d’un sang et d’un autre ; on a tous baigné dans un lac ou dans d’autres ; je ne suis pas conçue par une culture et j’ai toutes les cultures en moi ; je suis hybride et dans mon hybridité, je suis humaine.

Je vous parle d’humanité ; on est, tous humain ; on saigne quand on se blesse et on nous blesse ; le sang est le sang. On pleure, tous, par peine ou par douleur ; les larmes sont les larmes ; et je vous parle que d’humanité ; une humanité qui se fait du mal aux noms des cultures, des religions, et des couleurs. Je vois que mon humain consomme mon humain et j’ai peur de m’éteindre ; je vois que mon humain tue mon humain chaque fois qu’un humain tire sur un humain ; je vous parle d’humanité, de nous, de liberté et de justice.

Je vous parle au nom de ceux contaminés par le silence, ceux qui aiment l’obscurité, et les détestables plaisirs dérobés, ceux qui vivent leur différence comme un tabou ou une maladie, ceux qui respirent, boivent, dégustent la honte et y trouvent du plaisir, ceux atteints par le virus de l’inconscience ; je vous parle au nom de ma communauté homosexuelle Tunisienne et je dis :

Laissez moi respirer ; je respire liberté
Laissez moi vivre, ma vie est liberté
Laisser moi écrire, mes mots sont liberté
Laisser moi m’envoler, mes ailes sont liberté
Laisser moi rêver, mes rêves sont liberté
Laisser moi faire révolte, ma révolte est liberté
Laisser moi périr, périr en quête de liberté
En quête d’humanité
Liberté !

Genocide after Genocide

TV is a Pandora Box that broadcasts everyday our suffering and distress to the large audience; Al-Jazeera, the BBC, the CNN, and the horrors of the world, every horror takes few minutes to be told, a story frame, some general information, exciting or horrifying pictures, sub-messages, and horror, nothing but horror. They summarise our cries, our pains, our mourning, our victims in few words; they add some brainless analysis; they use perspectives; everyone has a perspective; reality turns into representation; they use blinding spotlights; they pretend to inform; they inform to fill their pockets with our cash.

A break, some advertising, a lot of advertising; they take us from the scene of a sinister Israeli air strike on Gaza to the supermarket next door to buy a Marlboro Light packet of cigarettes, or a Coca-Cola can. They take us from the East to the West, from Zimbabwe, and the victims of Cholera to the UN headquarters, and the ugly face of Ban Ki Moon. We watch; we absorb, we consume, we attempt to react; they do not listen; they organise debates to speak their opinions; we have to listen and understand their perspective; we are but an audience, receivers of the news rushing out from the Pandora Box.

About sixty years ago, the alleged State of Israel was born; before sixty years, there was no Israel and no Jerusalem; there was only Palestine and Al-Qods. Zionists speak of the right to exist; they are people existing to wipe out other people from the map; damned existence of genocide, killers, occupiers and monsters. The Nakba (catastrophe) is about sixty years old; a criminal state was born to kill innocent people and chase them from their land. A criminal state, a fiction that wants to turn into reality, a creation that wants to turn into a historical truth, about sixty years of oppression are gone; many years of oppression are ahead as we watch Al-Jazeera, CNN and BBC.

It is no question of religion for me, before all it is a question of humanity; Israel like America massacred thousands of innocent people; Israel like America is no foe of genocide; both killers; killers always sympathise with killers; it is no question of religion, as I believe that everyone has the right to exist and live in peace. It has never been a question of religion for me; I am not like Mr. Ahmadinejad who dreams of the day Israel will be wiped out from the map and I am not like Mr. Bin Laden who is hiding in a cave and inciting young kids to blow themselves in the midst of cities in the name of Islam. I am just a human being who believes in humanity, who believes that humans can coexist, who believes in liberty. I hate TV; I do not watch TV; I hate horrors that remind me of my incapacity to help or react; I hate horrors.

-Faithinlove-

1 commentaire:

BILLY a dit…

l'homme est devenu dieu et puisque ce dernier existe que dans l'imaginaire du premier on peut dire là que l'humanité a perdu son coté humain
" on est plus hommes on est des barbares"