jeudi 30 juillet 2009

La Nuit des Noces


Ca fait un bon moment qu’on ne s’est pas vu, et tu m’as manqué ; ça fait un bon moment que je n’ai pas versé du café sur ton visage si pale et si clair ; ça fait un bon moment que je n’ai pas salis mes mains et mon visage aussi. Tu me manques énormément et je pense à toi quand t’es là et quand tu t’absentes parfois ; je n’arrête pas de penser à toi petite feuille blanche neige, vierge Marie, qui m’offre son corps pure et immaculée pour jouer comme une enfant, éjaculer ici et là quelques mots, quelques phrases, une histoire, ou une folie. C’est moi qui brise tes vœux de chasteté, qui t’emmène vers un monde de plaisir, qui te rend vivante et épanouie, et c’est toi ma petite feuille blanche, si blanche qu’un ange, qui m’excite jusqu’à la mort et me donne l’envie de dévorer toutes les petites chaperons rouges que je connais et que je ne connais pas. Viens ; tu me manques profusément ; viens parce que ce soir je vais t’emmener avec moi boire quelques flûtes de champagne et fêter la liberté qui se dessine sur les lèvres du paradis et nous sourit et nous promet et nous jure et reporte chaque jour son rendez-vous avec l’arc-en-ciel.

Tu n’es pas une feuille comme toutes les autres feuilles ; t’es différente autant que je le suis, unique en ton genre ; et si je peux boire la mer, je sais que tu pourra absorber les océans. Ce monde est petit face à nous ; ce monde est si petit et insignifiant et nous, on rêve d’autres mondes, d’autres lieux, d’autres horizons, d’autres paradis. Les images se bousculent chaque fois qu’on se retrouve ; chaque image veut s’installer prés de la scène pour voir mieux le travail des artistes que nous somme ; certaines images meurent d’envie de monter sur scène et jouer un rôle dans une pièce écrite pour deux personnage, toi et moi. Le monde n’est rien qu’un décor vieillot, un arrière plan pas du tout intéressant et tous ces peuples et tous ces gens ne sont que des comparses. Ma petite feuille désirée, ma Juliette… O, Faithinlove…. Pourquoi es-tu Faithinlove ? O, descendante de Sappho… Pourquoi es-tu une descendante de Sappho ? Mon sang rouge comme le sang circule dans mes veines à la vitesse d’un astre et renie ma mère, et renie ma terre, et renie mon corps, et renie tous les couleurs, et ne reconnais qu’une femme qui chante à Aphrodite, et un arc-en-ciel plus beau que l’arc-en-ciel.

Petite feuille blanche, petite colombe, viens, je vais t’emmener au septième ciel, et on va s’envoyer en l’air pour voir les visages des dieux, et des tyrans de prés, de tout prés, pour flirter avec les anges et les tromper après. Et quand le soir viendra, on reviendra s’asseoir à la même table, dans la même chambre, et on parlera ; on parlera de tout, et de rien ; on parlera religion, politique, société, imbécillité, et enfin, on s’endormira sur le sol et on respirera la poussière, fumée de cigarette, et parfum de vin rouge. Certains gens aiment faire des promesses et les promesses sont comme l’air, transparentes qu’on n’arrive pas à les voir se réaliser ou à les discerner ; et moi, je ne me promet riens, et je ne te promets rien. Je pense qu’on passera notre vie à se raconter des histoires qui ne se réaliseront jamais, et à faire des promesses que nous tiendrons jamais ; je pense que notre amour et notre passion ne tournent qu’autour de l’irréalisable et l’inconcevable, et je pense que l’arc-en-ciel se dessinera au milieu du ciel quand on partira vers le ciel, quand on s’envolera comme des petites colombes.

Petite feuille blanche, blanche neige, c’est moi qui fera le travail des sept nains et qui grandira pour se transformer en une titane, et te dévorer toute entière, chair et os, encre et feuille. Je pars et je reviens ; je te prends par surprise ; je te vole ; et je te viole, et je m’envole. Une titane de papier, une femme de papier que seulement une femme peut froisser, prendre et déchirer, dérober et cacher sous son oreiller, voilà ce que je suis. Petite feuille blanche, blanche comme la paix qui ne se réalisera jamais, je ne suis pas un peuple pacifique, et une nation libre et je ne fraternise pas avec un ennemi guerrier parce qu’il est simplement opprimé. Comme toutes les nations, je mène mon combat ; je ne connais pas la paix parce qu’on m’a jamais laissé y goûter ; et pour mon peuple je tuerai ; je torturerai ; et j’emprisonnerai. Et ce soir, viens ; ça fait un bon moment que je n’ai pas goûté à tes lèvres et à ton corps ; viens ; je t’écrierai une très belle histoire sur ta robe blanche, sur ta robe de mariée ; je te déflorerai pure comme tu es, innocente comme tu es ; je te corromprai Sainte sur les draps blancs de l’imaginaire, puis je partirai pour revenir un autre jour avec un arc-en-ciel dans la main.


-Faithinlove-


mardi 23 juin 2009

Les Fruits d’éden sont Scarlet

Quelque force divine déclara le cirque ouvert le premier jour quand elle poussa le premier cri et inhala la première bouffée d’air. Son cri était ce jour là un cri de la vie qui venait de voir le jour ; un tout petit cri, un signal peut-être qui annonçait l’ouverture du grand cirque, un cri de la vie accompagnée par un cri de douleur amère. Il y avait ce jour là deux femmes, et il se passa ce jour là la première rupture entre Mademoiselle et une femme. C’est si dur de séparer la vie de la vie, de séparer un corps d’un corps, de séparer une femme d’une femme. Quand Mademoiselle vit le jour, la force divine déclara l’ouverture du grand cirque, le grand cirque de la Demoiselle nommé « Scarlet ».
Scarlet, ce rouge de l’interdit que Monsieur Nathanael désigna dans son œuvre pour tracer la souffrance d’une femme se transforma en une Femme : Hester Prynne, Juliette, Lady Macbeth, Lolita, etc… se transformèrent en une seule « Mademoiselle Scarlet ».
Entre les bras de la première Femme, Scarlet était impuissante, et comme tous les enfants elle exigeait la présence de la mer, enfin de la mère. Elle se sentait comme une petite fraise qui ne voulait pas quitter le fraisier et elle adorait la fraise et la couleur Scarlet, une couleur qui lui rappelait la mer, les douces eaux rouges dans lesquelles elle flottait. Scarlet passa son enfance entre femmes et ombres de femmes ; elle grandit sous l’ombre du fraisier et jura de ne plus s’en séparer.
Les années passèrent, et Scarlet se transforma ; des fruit commencèrent à pousser partout sur son corps ; elle contempla la poussée d’une paire de pommes sur sa poitrine ; elle regarda deux framboises se dessiner en haut de chaque pomme ; elle observa la fraise pousser sur ses lèvres et les grenades se poser en bas de son dos. Scarlet comprit alors que son corps était un merveilleux jardin où seulement les fruits Scarlet pouvaient pousser. Belle était Scarlet, majestueuse, délicieuse, une utopie qui risquait de devenir vraie. Mais…
La pauvre ne savait pas que hors de son domaine les goûts pouvaient varier, bouleverser et transformer, peut-être même tuer. Scarlet ne savait pas que quelques fruits pouvaient être empoisonnés ou interdits ; elle ne savait pas qu’un fruit était un prétexte suffisant pour la renvoyer du paradis et la chasser de l’utopie pour enfin la jeter au bord de la mer rouge dans le plus grand désert de l’Orient. Scarlet ne savait rien de rien ; elle ne connaissait pas le Coran, la Torah, l’Evangile, la Kamasoutra… Pauvre Scarlet ! elle recherchait d’autres jardins, d’autres délices, et ne savait pas que certains délices pouvaient renfermer les plus néfastes amertumes. Mais… C’est le cirque !!!
Le cirque commença quand les premiers raisins étaient prêts à être écraser... du vin coula ce jour là… et Scarlet contempla le ruisseau de vin jaillir du grand puit ; le vin éclaboussa ses jambes, ses vêtements et se mélangea avec sa sueur et sa peur. Elle avait peur ; elle ne comprenait pas que c’était du vin rouge, un vin enivrant qui venait arroser le magnifique jardin qu’était son corps. Le cirque commença quand Scarlet se sentit ivre de désirs, ivre d’appétit et de tentation : Des clowns, des jongleurs, des magiciens, des trapézistes, des dompteurs envahirent le domaine de Scarlet ; certains voulaient jouer ; d’autres voulaient impressionner ; quelques autres voulaient profiter ; tout un cirque vint quand le ruisseau de vin vint enivrer Scarlet et rendre le mythe vain… Mais…
Scarlet voulais un jardin, un si beau jardin que le sien avec un ruisseau de vin Scarlet, et des fruits Scarlet comme les siens. Scarlet voulait du vin et n’espérait que l’ivresse qui la ramènerait vers le corps d’une femme, le premier corps qu’elle connut avec le premier cri et la première bouffée d’air. Alors, elle chassa tout le cirque et dépêcha tous ses désirs pour rechercher les jardins, les fruits rouges, et le vin, et conquit et adora être conquise et goûta à l’interdit et l’empoisonné et rêva. Scarlet, rouge Scarlet, un rouge rouge, un corps féminin qui naquit du féminin, et s’inonda de vin et de plaisir fut la plus grande pour avoir chasser le cirque et la plus délicieuse pour avoir recueilli les jardins et les fruits rouges en elle. Mais…
Une utopie est une utopie et Scarlet n’avait rien de l’utopie…J’ai oublié la date ; peut-être je fais semblant d’oublier…
En …., Scarlet se décéda. Les dernières années de sa vie, elle souffrit de la sécheresse ; le ruisseau de vin ne fut plus ; les fruits expirèrent : Scarlet n’était qu’un jardin abandonné, un jardin qui attendait la mort, mais un jardin heureux, un jardin qui sut vivre le plaisir et le danger, et survivre l’interdit et l’empoisonné… Pardon, j’ai oublié la date ; je fais semblant d’oublier car à mes yeux Scarlet demeurera éternelle, une femme qui naît d’une femme pour donner à une femme, et recevoir d’une femme, une femme qui surgit d’une femme pour se transformer en une ombre de femme afin d’abriter les femmes à venir ; les jardins de Babylone, les fruits d’éden.

-Faithinlove-

dimanche 12 avril 2009

L’ange déchu s’accroche au ciel


L’amertume

Un goût fort et désagréable qui revient sans cesse pour me prendre les lèvres par surprise, et m’embrasser avec violence. Cette amertume, que je fui sans cesse, comme elle revient sans cesse, est semblable à un ange qui me trompe par une si belle lueur, m’attire, et me promet de ne plus jamais souffrir ; et à la fin, je me rend compte que l’ange est un ange déchu, Satan, fait de feu et de souffrance, fait de peine et de regret. Mes sens me trompent toujours ; je vois le feu et je le prend pour de l’or ; je vois les pierres et je les prend pour des diamants ; mes sens me trompent toujours ; et j’ai l’aveuglement des artistes, et l’aveuglement des anges déchus aussi ; je m’obstine à résister, à croire, et à espérer, et comme de la cire, je fond, je me consomme, je brûle, et je m’évanoui. Sans elle, cette amertume, je ne pourrai jamais survivre ; sans ses baisers acerbes, et ses morsures, mon corps ne se sentira jamais vivant… Alors, merci pour toute l’amertume…

La jalousie

Un rose jaunâtre dans un bouquet de couleur rouge ; et le rouge est mortel comme la passion funeste ; et le jaune est pâle comme le visage de la mort dans un bouquet empoisonné. La jalousie ne peut jamais subsister sans la passion funeste ; elle vient ; elle envahit ; elle coule dans nos veines ; un venin jaunâtre qui se mélange à notre sang ; et enflamme notre corps ; une fièvre périlleuse ; une choléra qui se répand partout, et on est que perdu, perdu à jamais. Rouge et jaune, alliance néfaste, un élixir amer; et qu’est ce l’amertume si ce n’est pas un ange déchu, trompeur et fourbe ? Et je la vois cette rose jaunâtre glisser dans tous les bouquets des amoureux et des passions néfastes ; elle glisse ; elle efface les deux cœurs et dessine un autre tableau, celui du visage de la mort dans un bouquet empoisonné… Alors, merci pour le bouquet empoisonné…

La passion

Etant la religion des anges déchus, la passion est un enseignement ; elle devient vitale, indispensable, et engendre la déchéance des petits diables qui croient en amour. Lors de ma descente du paradis, je me suis aveuglée par l’enseignement des démons et des incubes ; la passion m’est devenue vitale et indispensable pour me préparer à la grande déchéance. Vaut mieux tomber du septième ciel quand on est parfaitement aveugle, incapable de discerner l’ampleur de notre châtiment. On tient la passion, si délicieuse comme une pomme interdite, dans une main ; dans l’autre, on a que du vent, et toute une vie d’ange déchu. Une fois sur terre, on commence à avoir la rage au ventre ; on commence à devenir aliénés ; et on transforme toute notre colère en un pouvoir absolu qui nous aide à régner sur les petits hommes sans jamais les aimer.

Un ange déchu pas comme les autres

Je me souviens de mes déchéances et de mes déceptions, de mes descentes violentes pour enfin venir s’écraser sur un rocher, ou au milieu d’un océan. La traversée des cieux est si déchaînée ; et on se sent comme un astéroïde embrasé ; on perd les ailes ; on oubli le temps et on perd la notion de l’espace ; et on sert les dents et on ferme les yeux et on attend, et on attend, et encore et encore, on attend le grand impacte, la collision : un choc qui ne tue pas mais qui durcit notre peau : des diables, on est ; des anges déchus qui payent le prix de leur obstination, de leur bravade, de leur courage, le prix d’un Non qu’on lance en plein visage du désespoir, de la captivité… Je suis un ange déchu, mais pas comme les autres ; je tombe, mais je m’obstine à revenir au paradis ; j’adore vivre dans le ciel, dans le rêve peut-être ; et malheureusement je retombe… Ma vie a été une suite de déchéances, un mi-ange, un mi-démon, une créature chassée de la terre et du ciel, châtie pour sa simple croyance en amour, simple contestation des anges, des démons, des hommes et des dieux.

-Faithinlove-

samedi 11 avril 2009

Ma seule et unique déité est la femme

Eustache Le Sueur, Le Viol de Tamar


Je regarde le ciel gris, et je me perds ; mon esprit me fuie pour violer l’au-delà. Comme un phallus qui se prend pour le centre du monde et la source du savoir, mon esprit tordu pénètre le vagin des dieux. Et oui, les dieux ont perdu leur virginité, le jour où cette couche qu’on appelle l’Ozone (Amazone) a été transpercée par la saleté humaine.

Je retrouve la mémoire, celle de mes ancêtres, femmes dures, femmes braves : une dame en Mellia, assise parterre, me regarde. Quelques larmes lui échappent et pleuvotent pour se mélanger avec la pâte : Ce soir son mari mangera du pain salé… Une autre dame, debout au milieu de nulle part, tremble ; il fait si froid, mais la peur et l’embarras font trembler plus que le froid lui-même. Elle me regarde ; elle pleure ; quelques larmes lui glissent sur la joue, et tombent arroser le sol ; ce soir, elle passera la nuit dans les champs et dans quelques mois, son mari, qui l’a jeté dehors, récoltera du blé salé….

Les dieux ont perdu leur virginité, des dieux violés par les hommes qui continuent à éjaculer leur saleté afin féconder les cieux, et par conséquent assurer la continuité de la race humaine. Toutes les divinités tombent enceintes ; et toutes les divinités accouchent des bouddhistes, des juifs, des musulmans, des chrétiens, etc… etc… Certaines divinités, regardées de travers par d’autres divinités et par les hommes aussi, n’ont pas la chance de donner naissance à des Hommes (Masculins, Phallusiens, Tour de Pise) ; elles donnent naissances à des Femmes (Féminines, Vaginicienne, Grottes, simples excavations). Tout est question de sperme et de spermatozoïdes; mais, malheureusement les hommes ne reconnaissent pas que leurs phallus, grands ou petits, peuvent libérer ce genre de XX féminins.

Et gare à un dieu qui fait l’erreur de coucher avec un homme hors le lien du mariage ! L’enfant ne sera pas reconnu par le genre humain, et les cieux trépideront pour se débarrasser de ce dieu vicieux et débauché, pute ! (les hommes diront). Et gare à un dieu qui vend son corps pour acheter son pain ; vaut mieux mourir de faim que vivre avec l’argent de la prostitution. Un dieu prostitué risque d’être emprisonné, puni, et brutalisé par le genre humain, genre droit et scrupuleux. La punition de la race humaine peut devenir plus brutale envers les dieux lesbiennes, des dieux qui refusent catégoriquement l’accouplement avec les Hommes, des dieux qui se sentent supérieurs au genre humain, et sont, par conséquent, trop fiers pour accepter la saleté des Hommes en eux, et donner du plaisir à une race non-divine, inférieure.

Les dieux saignent ; être pénétré n’est jamais facile : Il faut s’épiler avant l’acte, et vivre l’angoisse, et la violence, et la douleur, et s’attendre au grand jour du viol, au grand jour de la pénétration, au grand jour attendu et espéré et fêté, et oublié après la première nuit. Après la première pénétration, les dieux s’habituent au viol et se donnent une fois, deux fois, trois fois… La pénétration devient une habitude lassante qui ne procure aucune sensation, même pas l’angoisse, même pas le plaisir…

(A mes yeux, les femmes sont les seules divinités qui existent, et c’est si laid et offensant d’entendre les Hommes parler d’elles comme simple objets sexuels, nécessaires pour assurer la continuité de la race humaine).

-Faithinlove-

jeudi 9 avril 2009

Réinventer la Médina-Femme (Tunis)


El Biban (Les Portes)

La Médina, ce vieux cœur de Tunis, un cœur qui bat encore malgré les années et les intempéries du temps et de l’espace, un endroit que j’aime autant que je haie. Cette Médina est toujours belle avec son affreuseté cachée, sa cruauté dérobée derrière la somptueuse architecture : des portes et des portes qui ne se ferment jamais, et qui ne s’ouvrent jamais, des portes qui ressemblent à des portes et qui ne portent aucune signification dans un espace perdu au milieu de la soi-disant modernité. Bab Bhar, Porte de la Mer, qui nous rappèle que la mTunisieer chatouillait, auparavant, les pieds nus de l’actuelle capitale qui n’était pas capitale. Bab Bhar, ce portail envahit par les vendeurs ambulants, et les taxis Algériens, les friperies, et les cafés, un ancien vestige au centre d’une réalité détériorée. Bab El-Kadhra ; et les portes se suivent, une après l’autre, Bab Aasal (et aucune rose ou abeille en vue), Bab Saadoun (et qui est Saadoun ?), des portes et des portes et des gens qui passent, se bousculent, et attendent, et achètent et vendent et ne font jamais attention aux portes : Les portes aujourd’hui ne représentent plus des passages ; elles marquent le lieu, une adresse peut-être…

Mé tdo99èch !!! La porte est ouverte et fermée!!!!

El Biban, ces bibans qui ressemblent à des portails sont comme plein d’autres vestiges ; elles ont perdu leur utilité et fonction ; elles ne protègent plus la Médina ; elles ne se ferment pas ; elles ne s’ouvrent pas ; elles sont des Bibans et Akahaw ! Des traces, des ruines qui évoquent un temps passé, une civilisation parmi d’autres, la touche Arabo-Musulmane, touche finale, mais aussi touche fatale. Ces Bibans avec leurs A9wess (arcades) me rappèlent son visage : ses sourcils, ses yeux, son sourire, ses belles formes, son corps et toutes les courbes et les virages et je me perds dans une Médina femme, différente de la Médina, une médina femme avec ses souks qui refoulent de délices enchanteurs, un goût à la tunisienne : une peau bronzée couleur de miel, une chaleur qui se dégage avec un parfum inoubliable, un été dans les yeux d’une femme, une autre Médina plus majestueuse que la Médina, une Médina qui a préservé sa beauté entière et son architecture unique : Des Biban qui s’ouvrent et se referment, des lèvres qui s’ouvrent et se referment pour dire un mot, quelques mots peut-être et un mot peut nous tuer, et un autre peut nous ressusciter ; des dômes et des arcades, des seins si doux qui se balancent comme deux arjoun de Degla, un ventre de danseuse orientale qui ressemble à la pleine lune, des fruits interdits, mais aussi des fruits si succulents et appétissants…

L’enfant et les Bibans : Oskot !!!

« Avance et Osket (la ferme)! », je me rappèlent les mots doux de ma chère mère qui m’emmenait avec elle vers la fin du mois de Ramadan aux souks, prés de Bab Bhar (Porte de la Mer qui me rappèlent sûrement la douceur de ma mère). Aller à la Médina était mon pire cauchemar qui commençait dés qu’on franchissait, ma mère et moi, la Porte de la Mer et s’enfonçait dans les étroites ruelles des Souks. Mon pire ennemi était la foule et tout ces vendeurs qui criaient, comme si leurs cris pouvaient les aider à se débarrasser de leurs marchandises invendables. Enfant, au cœur de la Médina et dans ses ruelles, je cherchais les visages qui se cachaient derrière le Barmakli. Etrange est cette Médina ; elle exhibe sa laideur et dissimule sa féminité. Des femmes en Sefsari apparaissaient de temps en temps. Un Sefsari que le Leader Bourguiba lui-même abhorrait, un Sefsari qui sait très bien comment cacher la plus belle architecture et les plus belles formes au monde. Qu’il soit en soie, ou simple tissu à deux centimes, je détestais ce Sefsari, et cette tendance à dissimuler toute la splendeur de la Tunisie : La femme.

Ma mère, qui n’avait aucun sens d’orientation, se perdait facilement dans la grande Médina, et par conséquent, je me perdais avec elle (enfin, je me perd toujours avec Elle). Elle demandait le chemin aux vieux patriarches de la Médina qui, en compagnie des poubelles jetées ici et là, ornementaient les trottoirs et les passages. Toujours les mêmes gestes et les mêmes réponses : chaque vieillard la jouait savant ; il ôtait sa chachia, couleur tomate traînée dans la boue, comme s’il cherchait une carte de la ville sous sa coiffe, une coiffe qui cachait des idées et des traditions traînées dans la boue, plus sales que la saleté ; il regardait à droite, puis encore à droite, puis il répondait : « Côté Bab Saadoun », « Prés de Bab El Khadra », « Tout droit vers Bab Aasal », etc… Les Biban étaient les repères, les Bibans sont encore les repères, et grâces au vieux, on retrouve toujours les repères, pourvu qu’ils soient les justes…

Le Sultan de La Médina et Tabachir

« Saint Marabout, Sidi Mehrez ya wkhay, Sultan de la Médina réalise mon vœux et déshabille les habillées et dissimulent les poubelles et les patriarches de la Médina, Saint Marabout, Sidi Mehrez ya wkhay, libère les Schéhérazades de tes Harems Ya Sultan, et mets fin à cette injustice qui a duré plus que mille et un siècles ; efface le moustaches des moustacheux, et change les Dengri, Jebba, et chechia en quelques chose de plus présentable. Ah, Saint Marabout, Sidi Mehrez ya Wkhay, Sultan de la Médina, exerce tout ça et ne t’inquiète même pas au sujet de mes études ; je réussirai avec ou sans ton aide. Et avant d’oublier, demande aux vieilles femmes qui se positionnent comme des guerrières prés du puit bénit de ne pas me donner à boire ; je n’aime pas cette eau, et je n’ai pas soif »… « Saint Marabout, Sidi Mehrez ya Wkhay, j’écrirai un prénom avec le Tabachir (craie) sur le portail de la mausolée, celui d’une fillette, alors fais qu’elle pense à moi comme je pense à elle, et si tu peux (bon, ils disent que tu peux) fais qu’elle m’aime comme je l’aime… Et rappèlent toi, je suis une gentille fille qui grandira un de ces jours et qui n’oubliera jamais tes services et viendra te visiter, te laisser de l’argent, t’offrir des bougies, réciter El Hamdou Lellah, et dessiner sur ta porte (ton Bab) quelque chose avec le Tabachir»…


Un mot dédié aux Biban

J’ai toujours détesté les bibans, et baba, et el-Bab, et El-Aatba, et les accès et les entrées… Les portes limitent l’espace, et diminuent notre liberté de mouvement… La médina n’est que des vestiges qui ne protègent plus la population mais plutôt les idées flétries, les traditions pourries, les normes du plus fort, et du plus bête ; elle restera toujours un lieu que je haie, et parce que je le haie, je le réinvente ; la Médina se réincarne en femme, une femme belle, surprenante, nue, toute nue ; une femme qui aime exhiber ses formes, et ses trésors, qui se donne comme un délice par amour et pour le plaisir d’un corps, de deux corps enflammés par les désirs, du feu, un incendie, une Médina volcan, mais une Médina vivante, exquise et attrayante. Ma médina est féminine ; elle me prend entre ses bras, me fais danser comme une flamme au milieu des vents, une flamme immortelle, aussi immortelle que Eve, aussi immortelle qu’une femme qui renaît chaque jour plus puissante et plus majestueuse, la plus grande Médina, la plus grande civilisantion, et la plus grande histoire.

-Faithinlove-

mercredi 8 avril 2009

Deux déesses et à nos pieds la fourmilière


J’ai tant essayé de comprendre ce monde, et j’ai tant essayé de découvrir de nouvelles choses, de nouvelles expériences et de nouvelles histoires. J’ai toujours considéré ce petit monde comme un bouquin de pages infinies ; une lecture perpétuelle, un exercice continu, fatiguant, mais intéressant, un exercice capable d’assouvir ma curiosité si agaçante qui renaît de ses cendres comme un phénix chaque fois. Le monde, ce petit monde, fait de moi, d’eux, de milliards de gens, et par conséquent de milliards d’expériences, un monde de différences, un monde riche avec ses civilisations, ses histoires, ses six continents, et ses centaines de pays.

Avec le temps, j’ai appris les techniques du « voyeurisme », regarder de loin, écouter, tout absorber comme une éponge, et jamais intervenir. Grâce à cette stratégie de génie, une stratégie qui a été crée par d’autres et simplement adopté par le petit être que je suis, j’ai connu des gens qui ne m’ont jamais connu ; j’ai entendu des secrets qui ne m’ont été jamais dévoilés ; j’ai appris des expériences que j’ai jamais vécu, et j’ai commencé à changer ma perception du monde, de la foule, des gens. Au fil années, je me suis aperçue que je suis au milieu d’une grande fourmilière : chaque fourmi est plus insignifiante que l’autre ; on peut l’écraser facilement ou la voir entrain d’être écrasée.

Des fourmis qui travaillent pour cautionner leur pain ; des fourmis qui se bousculent pour atteindre la fourmilière avant les autres ; des fourmis qui rêvent de devenir « reine fourmi » ; des fourmis qui se battent pour survivre, des fourmis qui se détestent parce qu’elles n’ont pas la même couleur, ou la même apparence ou appartenance : des fourmis rouges, d’autres noires, d’autres jaunes ; mais, toutes fourmis ! Toutes fourmis !!! Et moi, la « voyeuriste » qui regarde tout, qui s’amuse à tout découvrir dans le monde-fourmilière. C’est amusant de guetter et épier toutes les fourmis, même celles qui se cachent dans les trous les plus creux de cette terre ; c’est amusant de se sentir comme le centre du monde, le centre d’une fourmilière où tout bouge et moi, moi je regarde ; j’observe ; et je me hausse au-dessus de cette petite foule.

J’ai appris à me hausser, à monter, à m’élever au-dessus des coutumes, des normes et comportements des petits insectes qui envahissent cette terre de partout ; je me hausse grâce à ma foi en amour et mon respect de l’humanité. Certains sont des fourmis, simple nuisance ; certains sont des humains, des vrais géants qui savent se respecter et respecter l’autre. Et moi, je préfère faire partie de l’humanité à faire partie d’une fourmilière où tous les insectes sont incapables de voir plus loin qu’un caillou. Je préfère demeurer géante dans mon humanité, et ma foi en amour ; je préfère voir plus loin que les océans et les montagnes, plus loin que les continents…

Géante je demeurerai ; ma main reposera toujours dans la sienne, ma chérie, une lueur d’espoir, un bonheur inouï, nous deux, plus immenses et plus fortes grâce à cet amour qui grandit jour après jour. Géante je demeurerai et de ses yeux à elle, je volerai le feu pour brûler les fourmilières, et réchauffer les cœurs, et purifier les âmes aveuglées par la haine, et l’envie.

Je t’aime ; et grâce à toi : être suprême, femme idéale, je reviens à la vie, Faith plus que jamais « in love ».

-Faithinlove-

samedi 21 mars 2009

La dernière rose des jardins de Babylone


Je pense à elle, plus belle qu’une aquarelle du plus grand maître ; je pense à elle et je plonge dans un monde fait d’images et de couleurs, dans un monde fait de mots et de musique ; et quand je pense à elle, je quitte l’élémentaire humain vers une dimension esthétique et artistique surhumaine. Elle est un être à part qui la douceur des anges, la force des tempêtes, la pureté de l’enfant, la grandeur de l’océan, la chaleur des volcans, la grâce de l'aurore, et la beauté du surhumain céleste.

Quand je pense à elle, je m’envole vers un horizon de félicité, vers un monde de merveilles, un monde plus merveilleux que celui d’Alice, plus hasardeux que celui d’Ulysse, un monde plus curieux que celui de Gulliver, un monde plus magique que celui d’Aladin. Quand je pense à elle, tout devient merveilleux, plus beau, plus esthétique, plus eurythmique… Et quand je pense à elle, plus belle qu’une aquarelle du plus grand maître, le souvenir m’emporte vers une époque de rêves, d’extravagance et d’innocence ; je redeviens l’enfant qui croit aux fées, aux nains, aux lutins, à Peter Pan, à la belle aux bois dormante, et à l’Amour.

Et elle ; elle est la plus grande et la plus magnifique, la plus douce et la plus glorieuse des femmes ; elle est celle qui est venue de loin se poser comme une colombe sur mon épaule pour m’offrir une branche de paix, d’amour, et d’espoir, une reine qui est capable de reconstruire tout les empires perdus, et vaincre toutes les armées du passé, et du présent… J’ai vraiment la soif d’elle ; j’ai vraiment faim ; j’ai vraiment besoin d’elle ; et quand je pense à elle, les cieux s’écartent comme des rideaux ; le soleil fond et se transforme en une rivière dorée, les montagnes s'étalent comme du tissu ; les océans prennent la lueur du diamant ; les désert s’habillent ; et la neige se transforme en coton. Quand je pense à elle, tout devient merveilleux, plus beau, plus esthétique, plus eurythmique…

Elle, plus belle qu’une aquarelle du plus grand maître, m’ensorcelle ; et moi, plus passionnée que la passion elle-même, je pense à elle. Elle est la magicienne venue de l’époque des dieux soleils ; elle transforme tout ce qu’elle touche ; et mon cœur, mon petit cœur n’est plus le même ; mon cœur, mon tout petit cœur est désormais la dernière rose des jardins de Babylone qui s’offre à sa majesté, à elle. Elle est l’artiste venue de l’époque des poètes divins ; elle dessine mon bonheur, et mon bonheur s’habille en couleurs et remonte les marches du temple pour aller prier à ses pieds, ses pieds à elle. Elle, plus belle qu’une aquarelle du plus grand maître, m’ensorcelle ; et moi, plus passionnée que la passion elle-même, je pense à elle…

-Faithinlove-

mercredi 18 mars 2009

Goût exquis de l’amour et de la peur


J’ai peur ; j’ai vraiment peur de t’aimer ; on m’a toujours dit que l’amour est une blessure, un embarras… Et j’ai aimé ; comme tout le monde j’ai aimé ; et là je compte le nombre de déceptions ; une déception après l’autre, et un amour après l’autre ; et j’ai peur ; j’ai vraiment peur de t’aimer ; j’ai vraiment peur de m’attacher à toi ; et quand tu me manques, je sens la peur m’envahir ; tu deviens crainte, inquiétude et frayeur… Tu sais ? J’ai vraiment peur de t’aimer…

Je me regarde dans un miroir, un miroir qui me critique toujours ; je me déteste et j’ai peur de t’aimer ; et je pense que je n’ai aucune chance, aucun espoir ; et je me répète que j’ai peur de t’aimer… Il me semble que t’es si éloignée, si insensible à cette angoisse qui m’envahit de partout comme une armée. Comme une futilité, je me regarde dans un miroir et je me répète que j’ai peur, vraiment peur de t’aimer…

Il fait si froid, et le vent souffle si fort ; et je tremble face à cet air glacial, un air qui vient me rappeler que je suis vivante et que je suis humaine et que je suis vulnérable et que j’ai peur de t’aimer, vraiment peur de t’aimer… Je me voile la face, et je ne comprend rien de ce qui m’arrive : je pense à toi ; j’arrête plus de penser à toi ; je te vois partout ; je te sens ici et là ; je répète ton nom avec chaque instant, chaque moment ; je prend du plaisir à parler de toi ; j’étouffe quand tu n’es pas là ; je commence à souffrir de l’inquiétude, de l’impatience, du désarroi, et j’ai vraiment peur, si peur de t’aimer…

Et la peur ? Qu’est ce la peur ? Une appréhension, une crainte, une alarme de ce qui peut arriver, de ce qui m’attend, d’une souffrance, d’une déception ; j’ai vraiment peur de t’aimer ; et je commence à t’aimer, à m’attacher petit à petit à ta voix, à tes mots, à ta présence, à ton regard, à ton sourire ; j’ai peur de t’aimer ; je dirai que plutôt que je t’aime déjà ; je t’aime et j’ai vraiment peur de reconnaître cet enfant, cet amour naissant qui commence à grandir, devenir plus beau, devenir plus fort, plus badin et enjoué, un amour qui est entrain d’apprendre à parler, à marcher et avancer, à jouer et à découvrir, un amour qui me fait peur, si peur, un amour qui grandira pour me quitter un jour, pour partir et me laisser, me laisser seule face à la solitude et la déception…

Je t’aime et j’ai peur ; j’ai vraiment peur de l’amour, peur de toi ; j’ai vraiment peur, si peur ; je me voile la face et je m’obstine à disconvenir ce sentiment… J’ai peur, vraiment peur ; j’ai peur de me sentir bien, heureuse ; et je me sens si bien, si heureuse ; je me sens ailleurs, loin de ce monde, quelque part près de toi ; et dans ma tête, t’es toujours là, et je fais qu’adorer ton image gravée dans ma mémoire ; je ne fais qu’admirer ton regard et ton sourire ; je ne fais que rêvasser. Tu m’emportes ailleurs dans un monde si beau où j’aimerai passer ce qui me reste à vivre ; tu me captives ; tu me charmes ; et tu me séduis ; et je me retrouve entre tes mains, et je te retrouve dans mon cœur. J’ai peur de te reconnaître et de reconnaître cet amour ; j’ai peur de ramer, ramer à tout jamais et ne jamais retrouver mon chemin ; je t’aime et j’ai peur…

Je t’aime et j’ai peur ; je commence à m’incliner devant ta gloire ; et j’ai peur d’implorer les dieux et le destin pour que tout s’arrête ; je veux tant t’aimer, encore plus et plus ; et je veux tant garder ce goût exquis de l’amour qui revient pour ôter l’amertume ; je veux t’aimer et j’ai peur de t’aimer… Humains, nous sommes tous un peu lâches face au bonheur ; on le recherche pour le fuir ; et on le retrouve pour le perdre, et on le perd pour enfin souffrir ; je t’aime, et j’ai vraiment peur du bonheur car tout bonheur cache une infortune… Je t’aime, et je reconnais cet amour qui naît, cet amour qui grandira, que j’aimerai, que je protègerai, que je cacherai… Je t’aime et parce que je t’aime, je m’aime, et parce que je m’aime, j’ai peur de t’aimer encore plus ; enfin, voilà, je t’aime…

-Faithinlove-

Faithinlove : Une lesbienne qui fait trembler la Tunisie


Tunisie Homophobe

Elle fait partie de moi cette Faithinlove, un destin, un chemin, une femme forte, une lesbienne qui ne sait pas conjuguer le verbe « se taire » ; elle me pousse ; elle me vole les mots et elle écrit ce que je n’ose pas dire, et elle dévoile ce que je n’ose pas divulguer. Elle me hante, et je l’aime autant que je la déteste ; et elle me quitte parfois, et elle me manque toujours; et je la supplie de revenir, de revisiter mon âme perdue qui pleure la solitude chaque nuit ; et elle revient, et je me jette entre ses bras, et je pleure, et je badine ; puis je m’ennuie et je la renvoie ; elle part à nouveau, et puis elle me manque…

Faithinlove, une lesbienne si fière, dans un pays peu fier, dans une Tunisie qui prétend être libre et se voile la face, et porte le voile, et sort et parle et fume, et baise, et vole, et confisque, et arrête, et censure, et prie Allah, le tout puissant, dans les mosquées de Kairouan ou de Tunis… Une Tunisie si lâche, et une Faithinlove si fière ; une Tunisie qui parle au nom de dieu, et pointe du doigt le Haram, et le Iib ; et une Faithinlove qui parle au nom de l’amour, et qui rallie ce monde à une seule pensée et un seul sentiment « aimer l’autre »…

Ma Faithinlove est si grande et ma Tunisie, celle que j’aime plus que tout, est si petite dû à l’imbécillité de ses hommes, et sa mentalité pourrie. Ma Faithinlove est liberté, et ma Tunisie est servitude ; ma Faithinlove est Faith avec un peu de couleurs arc-en-ciel, et ma Tunisie est Ben Ali avec un peu d’ignorance et d’intolérance…

Faithinlove, mon amour, mon espoir, une voix qui parle et qui ne se tait jamais ; elle vient ; elle me visite tard le soir ; elle allume toute les bougies et me chuchote : «Un jour, tu verras cette arc-en-ciel au plein milieu du ciel ; tu verras la liberté défiler une armée plus puissante que l’armée ; tu verras l’amour émerger du fond de cette Méditerranée et triompher ; une jour Faithinlove triomphera »…

-Faithinlove-

lundi 16 mars 2009

Un petit moineau errant


Je ferme mes yeux et j’aperçois son image si vivace ; elle est là ; elle me regarde ; elle me sourit ; elle s’approche et je m’éloigne ; je laisse ma fantaisie derrière et je reviens à ce monde, le réel, l’existant ; je reviens à mon café ; je bois ce qui reste à petit coups comme j’ai bu l’amertume le long de ma vie. C’était un long chemin truffé de déceptions, de bons moments, et les bons moments n’étaient q’un petit morceau de sucre qui venait alléger le chagrin quotidien.

J’ouvre mon journal ; il est illisible ; ici dans ce pays, on adore créer une langue à partir de la langue, et à la fin on a notre propre Arabe, notre propre Français, notre propre Anglais. Avec une touche locale, une langue devient autre ; un journal devient illisible, et nous, on devient un peu ridicule, un peu stupide, mais on reste absolument Tunisien. La fantaisie m’envahit à nouveau et je plonge dans le fictif… Elle revient, si belle comme elle l’a toujours été ; elle revient un sourire, et un regard ; elle revient ; elle me touche la main et je plonge d’avantage dans une chimère succulente. La fantaisie m’emporte de plus en plus loin, au-delà des nuages, ailleurs ; je savoure l’utopique ; elle est là, un sourire et un regard, un effleurement qui ramène mon cœur à la vie.

Une chute fatale ; je reviens au monde réel, et elle part ; le téléphone sonne ; quelqu’un frappe à la porte ; mon voisin hurle comme un dingue ; la tasse de café tombe par terre ; je me lève ; je frotte les yeux ; je redeviens aveugle et je n’arrive plus à l’apercevoir ; je me dirige vers la salle de bain ; je me lave le visage ; je referme mes yeux ; j’attends qu’elle revient, mais hélas… Depuis toujours, elle vient et elle part ; elle dessine un sourire et efface un éclat ; elle allume un feu et étrangle une lueur ; elle vient et elle part ; je l’attends comme une enfant qui s’obstine à attendre, à valser en cercle ; et à répéter le même poème ; un poème que je retiens depuis toujours ; que j’ai appris par cœur sur le rythme de chaque battement de cœur…

Le monde réel est si laid ; il ressemble à l’image de mon grand-père ; un vieillard, un patriarche qui se prend pour un roi et un divin et qui impose et qui inflige. Mon grand-père se penche toujours à droite ; il adore les lignes droites et les chemins droits et il voulait m’inculquer les pensées de la droite en espérant que je trouve le chemin droit. L’odeur du jasmin se lève ; une odeur qui revient et qui ramène mon grand-père à la vie. Il est assis sur une chaise en bois avec le livre sacré entre ses mains ; il me demande de réciter une Sourat ; je tremble de peur et je fixe sa main droite ; je récite ; le premier verset, le deuxième ; une erreur, un trou de mémoire ; il lève sa main droite et me gifle violemment…

Je reviens au présent ; tout est rangé à gauche ; je me penche à gauche, maladroite, embarrassée, timide, balourde, engourdie, simplement gauche. Et elle… elle vient pour partir, et revient pour repartir ; elle me laisse suspendue entre réel et fictif, entre vrai et faux, entre deux, entre passé et présent… et je ne fais que attendre ses visites surprises, des moments d’évasion… et je m’envole comme un petit moineau et je survole le monde et je m’élève, un si petit moineau qui vise le soleil, qui aime se brûler les plumes, et se transformer en un nuage de cendre.

(J’ai perdu ma muse… On m’a dit qu’elle ne reviendra jamais… Un con a dit qu’elle ne reviendra jamais ; peut-être parce qu’il voulais tant qu’elle ne reviennent jamais…)

-Faithinlove-

vendredi 13 mars 2009

Foutez-moi la paix !


Je tourne ; je tourne, et je tourne et je m’en sortirai jamais de ce cercle, et je résisterai jamais à la musique des violons, une musique triste, un passé amer. Je tourne, et je tourne et je me dis que ce mal est mon mal ; un mal qui veut parler, qui veut se faire entendre, mais qui veut déguster l’amertume tout seul. Solitaire, je suis… Solitaire, je demeurerai… Solitaire, abandonnée, loin du monde, et loin du vacarme : Solitaire…

Grâce à l’age et toutes les blessures des passions ferventes, passions brûlantes, j’ai appris à me construire un monde dépeuplé, à m’écrire dans une histoire vidée de personnages ; j’ai appris à fuir, fuir mon ombre, fuir les autres, fuir le hasard, et les coïncidences ; j’ai appris à habiller mon âme dévêtue avec quelques mots… et je pensais que ceux qui viendront lire mes compositions insensées vont comprendre, ou déchiffrer mon malaise ; je pensais que peut être leur passage dans un univers de mots les assistera à voir une fragilité, une impuissance, une souffrance…

Et voilà ce que quelques mots m’ont apporté : Le bordel !

Tout le monde souffre de la curiosité agaçante… Quand on ouvre notre porte ; quand on invite une personne à partager notre repas ; quand on est si innocent et si naïf ; quand on parle pour faire sortir nos peines ; et quand on devient aveugle à la curiosité de nos hôtes ; quand on laisse aller et quand on laisse couler ; et quand on raconte la vérité ; et quand on s’obstine à être honnête et franc , on doit s’attendre à ce que nos chers hôtes viennent foutre le bordel ici et là, partout chez-nous ou peut-être ce qu’était un chez-nous.

Et voilà ce que j’ai toujours voulu et espéré : La paix !

Avant la grande tempête, j’ai été seulement simples décombres… Après la grande tempête ; je suis devenue néant et elle est partie à jamais vers d’autres lieux, d’autres yeux… Et ça fait presque un an et demi que je tourne en rond, un cercle infernal et j’en ai marre d’aimer, et j’en ai marre de vouloir aimer et j’en ai marre de tout recommencer, et j’en ai marre de tout savoir et de tout entendre, et j’en ai marre des mensonges qu’on raconte, et j’en ai marre de ce personnage que je suis devenue ; j’en ai marre de Faithinlove… Une Faithinlove qui est incapable d’aimer… Certainement une Faith Out of Love, une ruine d’une lesbienne qui méprise les aventures, les désirs, et les amours, qui s’enferme dans un monde dépeuplé et qui vénère la solitude…

Et voilà ce que je vous demande : La paix puis la paix !

Détestez votre curiosité comme je la déteste… Ne suivez pas mes traces… Ne m’aimez pas… Ne me considérez pas comme un personnage réel… Ne fouinez pas dans ma vie… Laissez moi respirer un peu de solitude… pitié !

-Faithinlove-

Miboun, mibouna, tésha, Yarhem Ammi


La crise du terme « homosexualité » en Tunisie
Ignorance puis ignorance

Dans chaque société, la langue subit une transformation ; elle s’enrichit parfois ; elle s’appauvrit parfois. La langue, un outil d’échange qui reproduit la culture majoritaire dominante (non pas la nature) et la corrobore, se fonde, avant et lors de la transmutation, sur les éléments de la structure générale éminente. Ainsi cette mutation, au niveau du dialecte ou de la langue, n’est, en vérité, qu’une mutation culturelle : une réaction culturelle, une position culturelle, etc…

La langue, le dialecte, le vocabulaire ne sont ainsi qu’un simple outil qui sert à renforcer la structure culturelle générale, voire une matraque du fameux policier (société) qui se manifeste en Tunisie comme (Hétérosexuel, musulman, francophone, teint clair) (lire M. Foucault)… Chaque jour en Tunisie, on est témoin à l’apparition de nouvelles expressions, ou à la corruption d’anciennes expressions (des nouveaux termes apparaissent, des anciens termes subissent un changement, les définitions deviennent multiples, l’emploi des termes se complique…) Ici, j’aimerai bien commenter cette transmutation linguistique : une transmutation qui est généralement vulgaire, peut-être une transmutation qui reflète la répression, la défaillance, et l’ignorance au sein desquelles le peuple Tunisien évolue.

L’ « homosexualité » (chèth, miboun, mibouna, tésha, Yarhem Ammi, Kariouka etc…)

Il y a sûrement d’autres termes, employés hors de la région du grand Tunis, d’autre termes que je ne connais pas ; et parfois ça me semble burlesque de savoir qu’il y a des appellations de l’homosexualité (Lesbiennes et Gays) qui m’échappent. Ces termes, qui sont considérés comme outrageux et discriminatoires, sont employés ouvertement pour désigner des membres de notre communauté ou insulter des hétérosexuels (une injure ultime dans ce cas)…

Chéth : marginal, au-dehors de la norme, est un terme qui est rarement utilisé pour désigner l’homosexualité ; il est récurrent dans les discours officiels, et fait partie du langage formel puisque il dérive de la langue Arabe Classique.

Mibouna: Un terme utilisé en Tunisie pour désigner les lesbiennes ; ce terme est discriminatoire et injurieux. Mibouna comme appellation peut surpasser sa définition et être employé, par conséquent, pour désigner n’importe quelle fille (même hétéro) qui a une conduite odieuse d'après la société.

Miboun, Tésha, Yarhem Ammi, Kariouka : Ces termes sont utilisés pour désigner les gays, et supposent que tout les homosexuels (hommes) sont maniérés (des femmelettes)- un cliché. Ces termes sont discriminatoires et injurieux.

Défaillance Linguistique ou Ignorance:

Parmi ces injures qui visent l’homosexualité, on ne remarque l’absence de précisions ou de classifications liés à l’orientation sexuelle, et on sait, en même temps, que notre communauté LGBT n’est pas faite exclusivement de Lesbiennes et de gays. Ainsi, on remarque qu’il n y a pas des injures qui visent les bisexuels, et les transsexuels : Cela est dû à l’ignorance de la masse, une masse qui ne différentie pas entre un homosexuel, un bisexuel, un transsexuel, et la nouvelle catégorie : Hétéro-bi, Hétéro-Homo (Une catégorie qui inclus des hétérosexuels sures de leur appartenance mais qui pratiquent l’homosexualité afin d’assouvir des besoins sexuels sans courir les risques de la grossesse, la blâme de la société qui soupçonne toute relation homme/femme avant les liens du mariage, etc… Un bon nombre d’entre eux pratique l’homosexualité en prétendant que c’est la nouvelle fashion, l’unique façon d’assouvir ses désirs loin des soupçons de la société).

Résistance : Comment résister à la langue et ses transmutations :

La résistance, une réaction à une oppression, peut prendre différente formes : la résistance peut prendre la forme de protestations, d'assaut, etc… Mais la résistance peut être aussi une résistance linguistique. Dans ce cas, la réaction est purement linguistique…

Le Modèle d’Audré Lorde :

On peut prendre le modèle d’Audré Lorde, poète féministe et militante lesbienne noire ; A. Lorde suppose que « parler, s’exprimer, et retrouver son passé et son héritage (héritage et culture homosexuelle qui ont été « silencer » par la société et le fameux modèle dominant) sont les meilleures façon de résister.

Personnellement, j’approuve ce modèle de résistance, mais je considère, en même temps, qu’une résistance pareille n’est pas suffisante au sein de la société Tunisienne parce qu’on nous donne pas droit à des plateformes d’expression dans un pays qui se dit et se montre à l’échelle internationale comme étant un pays de libertés.

Un mot pour un mot :

Résister linguistiquement peut signifier aussi répondre à l’insulte par une insulte. Mais une résistance pareille n’aboutira qu’à la dégradation linguistique et à une animosité plus signifiante que celle dont on est témoin. Une résistance pareille peut aussi montrer qu’on est capable de faire face, et qu’on n’a pas peur de la « société-policier ». A la fin, on peut conclure que cette résistance est exactement comme une arme tranchante qui peut blesser l’autre mais qui nous blessera sûrement si on n’arrive pas à la bien manipuler.

Absorber les mots :

Je considère celle-là comme une résistance linguistique très intelligente et sagace. Absorber les mots, veut dire absorber les insultes, les accepter et les transformer en une fierté, un titre qui montre à la fois notre souffrance, la haine de l’autre, notre détermination à continuer un chemin semé d’épines : « Ena mibouna, mes amis sont mwabna, Kriouka, tchech, Yarhem Ammi, etc… et on vit dans un monde différent, dans un « Tish-Tish Land » au couleurs de l’arc-en-ciel… Un monde de résistance, de partage, de différences, de conflits, de souffrances, un monde de couleurs… »

Vive l’Homosexualité, Vive la Tish-Tish Land !!!

-Faithinlove-

Lesbian Wineglass


Drinking Wisdom from her Lips

“Some say the Muses are nine: how careless!
Look, there's Sappho too, from Lesbos, the tenth.”

-Plato-

I have heard her story thousands of times; ancient accounts dating back to the era of antecedents tell that she is legendary, fabulous, a mythical creature that many admire and wish to come across. So many legends, so many stories and writings have attempted to describe her, and comprehend her mysteries, yet in vain; none has seen her; none has met her. Some tell she has never existed and pretend that the human mind's eye has created her from nonentity; others say that her story is the fruit of scraps of frustrated desires; others believe that she had existed and that she had the greatest and strongest woman ever, an exceptional lady in love with her body and the similar, a rebellious and astonishing woman. Accounts are different for truth cannot be pinned down with facts and evidence.

All I can tell is that she had existed; she was real as much as I am, a woman liberated from subordination to males, a woman capable of satisfying her own desires, capable of loving the similar, and listening to the call of her body. Sometimes, I feel her alive in me, as if all her elements are running in my blood quenching my thirst for glory and love; sometimes, I feel like she is gazing at me, watching my steps and beseeching the helpless me to revive her splendour and spread her words of love and pride. One day, I was sober enough to see her blood and flesh before my eyes; she was drinking from my wineglass and whispering,

“Here you are, a little child of me, yet I have never given you birth; all I can engender is love; here you are drinking in the late hours of night and thinking, pondering like a Buddha; I know that your path is thorny like my path was, like the path of every rebel and dissenter is. Torture is part of our life; we can never be heroines if we sleep on silky bed sheets and feather-stuffed pillows; we can never be heroines if we lift the white flag and melt in the crowd; torture is the elixir of bravery and intrepidness; the more they will persecute, the more we will become obstinate and adamant.

So fill my wineglass

with your tears, so I can taste the bitterness in you and loose mind, so I can share your pain and savour the sour cocktail making you strong and great. Fill my wineglass with your torments and agonies and gaze in my eyes; you will see them torments and agonies turning into two fireballs ready to annihilate the whole world in seconds, ready to flatten and ruin the civilisations of the blind, dumb, deaf, and ordinary. Your tears taste so bitter, and in bitterness, we learn how to survive, grow and swell; so give me some more and fill the glass; I want to drink with you, loose mind and let my angels and demons free.

Fill my wineglass

with you laughs and smiles so I can savour the light moments and delights of yours, so I can take pleasure in your pleasure and satisfy the ancient legendary woman emerging from her tomb. Drinking from your memory anecdotes and stories of delight, I am feeling alive, animate, breathing. Fill my glass with your laughs and smiles for I know for sure that delights have come your way; life is half-black and half-white; and between the black and the white, we move back and forth, we take and we give, we remember and we forget. Your laughs and smiles have the same taste as my laughs and smiles for you are witnessing today the same pleasures I savoured in times of yore; you are a child of mine, something in your blood calls my name, yet, I have never given you birth; all I can engender is love.

Fill my wineglass,

with poison so I can savour the all the kisses of the cobras you have known; I recognize that falling in love with a woman is like falling in love with fatality; it has never been easy to kiss a cobra, a daughter of Lesbos; every kiss tastes different and can be lethal; every kiss tastes sweet as you ask for more poison. We live by venom, loose mind with venom and die for more; the cobra dances to hypnotise us; she moves right then left; she fixes us with her gaze until the cobra in us comes to life; she shares the dance, sweet dance of cobras kissing and imparting venom till falling over in the midst of pleasures. The dance is everlasting as the music of the flesh is ceaseless; bloods on their lips, cobras maintain the dance; the poisons of love in their blood, cobras never breathe their last.

Fill my wineglass,

with love and passion, passions that have ignited your madness and insanity, passions that have rendered you strong, sometimes weak; I want to savour the taste of your passions in their gusto and fervour. I know that your heart is like mine consumed by feelings and unrivalled sensations; I know that you are ready to go into hell for the sin of passion for your passion is greater than fires and heavens, for your passion is true and overwhelming. Fill my glass with your passions for I want to drown in the seas of love and never emerge again; I want to dissolve in the oceans of passion and never come back again. Fill my glass with the hazardous adventures of your heart; I am loosing mind; I want to loose mind; I want to travel to your world and share it all with you, as you have been sharing all with me.

Stop,

not a single drop; stop; do not spill more in my empty glass; I am no more able to stand to my feet; I feel like soaring in the air; I am soaring like a dove as if I am rising to heavens; I am inebriated it seems; just listen to me for I want you to know that I am not a myth; in me, you live, as in you, I subsist. We are the cobras, the atypical, exceptional women in this world; we are love, passion, tears, laughs, smiles, poison, and bitterness; we are threat as we are compassion; we are power in the world of the blind, dumb, deaf, and ordinary.”

Note: I referred to Plato’s depiction of Sappho in line with a Lesbian culture and history I esteem; yet, in my text, I was not speaking of Sappho but of the first Lesbian in human history whom accounts and historians failed to designate. For this woman, the first Lesbian ever, I dedicate this note.

-Faithinlove-

The Symphony of Odium


Come, and Leave, and Forget Me

I am the maestro; I am waiting for the orchestra of words to come and take seats; virtuoso musicians, words are; they will perform the best writing ever and take souls so high, out of the stage, to somewhere above the sky. I am the maestro and the language will follow the moves of my baton, the moves of my soul, which is swaying, between pain and pain to dictate only the tempo of pain. Music, I want to transform words into music, a composition that excavates deep into the spirits of my audience; I will dig and dig into spirits until they drown in tears, until they die in grief. I am the maestro, greater than Beethoven and Mozart; you do not need to pay to attend my show; my spectacle is free and you will pay, you will surely pay after hearing the heartbreaking piece of music, the killing air; you will pay with your tears.

So just come, and leave, and forget me…

I am dust, stardust; I am made of something magic, you cannot estimate; I am away from you and close to you; I am gravitating with the planets and dancing amidst the meteors. I am the essence of the universe; you feel me in easily; you cannot get me out; but, sorry I will leave you; I will kill you with grief for I am born out of pain to live in pain and dissolve in pain. I am dust, stardust, desert dust; I will blind you for I do not want you to see the glare and the splendour of me; I am a myth that you will never appreciate or comprehend. I am dust and I invite you to come in and try to stare at my grandeur; I will rise in the air, whirl and whirl in pain; I will hack into your eyes to hurt you, and hurt you, until tears fall down, until blindness touches down. I am dust, a blinding dust; I am pain, a killing pain; I was born in pain, to live in pain and dissolve in pain.

So just come, and leave, and forget me…

I am an angel; I forgot my wings in heaven; I guess some demon stole them when I left; I do not need wings to fly; angels soar above; they need no feathers. I am a creature made of light to drown into darkness, and dig into woe for this world of yours is but pain and pain and I have been used to drink, eat, and breathe pain since I came down from heaven. Do not try to approach me and stare at me from far, devilish devils of hatred and odium; stare for my simple apparition will hurt you to the bones until pain cries for pain, until hatred burns hatred, until hell comes down to earth. I am an angel, made of glaring light, born in heaven to live in pain and dissolve in pain; I am the unreachable, the mysterious, the different, the mythical; I am light in darkness and you are darkness in darkness.

So just come, and leave, and forget me…

I am fire, fire that heals, fire that purifies, fire that burns; I am fire; I am a volcano in the course of eruption; I will bury you underneath my magmas; I will smoulder you for you are but pain and grief to me. I am flames rising to purify your dirty souls dreaming of heaven and preaching hell on earth. I am flames that will get you rid of your sins for you are erring each day more and more in the name of your divinities, divinities that created me to put you to fire, to reduce you to ashes, until faith disappears, until madness comes along, until civilization declines. I was born in pain to live in pain and dissolve in pain; come along and stare at me; come along for I am waiting for you to feed my fires with your rotten bones; I will leave your skulls aside like trophies that tell of grief and of sorrow.

So just come, and leave, and forget me…

-Faithinlove-

samedi 31 janvier 2009

L’art d’aimer et de définir l’indéfini

-Wassily Kandinsky-




L’art d’aimer et de définir l’indéfini

Parfois on tente de définir l’indéfini, l’évasif ; parfois on recherche un sens et une logique à ce se qui se manifeste comme une aliénation et une illogique ; l’amour, cet évasif, indéfini, aliéné et illogique, existe-t-il vraiment ? et qu’est ce que c’est que cet « amour » ? Comment peut-on définir ce qu’on n’arrive pas à comprendre ? Multiple, différent, variable ; chacun de nous le scrute, et chacun de nous l’expérimente ; et chacun de nous lui colle une définition et à la fin on se retrouve en face d’une multiplicité d’idées, d’expériences, et de définitions. L’amour, le plus noble des sentiments, le plus fortin aussi, et le plus néfaste ; cet indéfini q’on sollicite, qu’on apprécie, q’on souhaite à soi-même et aux autres, n’est à mes yeux que noblesse, un désiré qui m'assiste à se sentir vivante : un cœur qui bat la chamade, une respiration irrégulière, un délire immense…

Je me rappelle la première fois quand je t’ai vu : un regard perçant, un sourire tranchant, un si beau tableau, une si parfaite œuvre d’art. Devant la beauté, une beauté qu’on discerne que pendant un moment d’aveuglement total ; tous mes sens se sont éclipsées et à ce moment là, je ne pouvais sentir, voir ou entendre rien de rien ; je ne pouvais que te voir, te sentir et entendre simplement et uniquement ta voix. Mille questions, t’as laissé derrière avant de partir ; un effet bizarre d’un simple regard et d’un simple sourire. Parfois, on vient, on part ; et on s’éloigne et on est tout à fait inconscient de la résultante de ce passage, simple passage à nos yeux, dévastateur, ou agréable pour les autres…

Il fallait que je te revoie ; il fallait que je te reparle ; il fallait que je fasse quelque chose, que je trouve un moyen pour te dire que je ne comprends pas ce qui m’est arrivé ce jour là ; il le fallait… La personne qui provoque la controverse est la seule capable de la défaire ; et je ne voulais pas des réponses à mes questions ; je voulais simplement te regarder dans les yeux une deuxième fois ; je voulais simplement entendre ta voix une deuxième fois ; je voulais simplement te revoir : un regard perçant, un sourire tranchant, un si beau tableau, une si parfaite œuvre d’art.

Nerveux est parfois l’admirateur devant la grandeur de l’art, et nerveuse j’étais, et nerveuse je demeurerai devant la grandeur d’un si beau tableau esquissé au féminin, une si belle création qui ne manque pas de profondeur et d’éclat. Et si t’es une œuvre d’art, je me contente de te regarder, et je n’essaye pas de te comprendre, ou de comprendre les sensations que t’incite en moi. J’apprécie ; je scrute ; je savoure et je m’incline devant l’esthétique, l’artistique, le beau, devant ta grandeur qui se dévoile lettre par lettre, alinéa par alinéa pour enfin désigner celle qui détient : un regard perçant, un sourire tranchant, des éléments indispensables pour composer un si beau tableau, une si parfaite œuvre d’art.

Si je pouvais décrire l’immensité de cet emportement et de cette frénésie, je ne l’aurais pas fait de peur de corrompre ce qui me dépasse et me surpasse. Les milles questions que t’as laissé derrière progressent et s’étendent, une toile qui s’étale pour me retenir comme une proie conservée pour le prochain dîner de la pharamineuse passion ; une toile, un si beau tableau, une véritable œuvre d’art est ce dessin que t’as gravé dans mon cœur… Les mille questions que t’as laissé derrière progressent et s’étendent, elles se transforment en mille sensations exquises ; elles se colorent ; elles se déshabillent et m’emportent avec eux dans un métamorphose qui vise le perfectionnement et l’adoucissement. Ton amour est art ; tu es art ; et tu engendres que l’art, et à la fin, je me sens une passionnée d’art, une passionnée d’un regard perçant, un sourire tranchant, un si beau tableau, une si parfaite œuvre d’art.

Dans tes yeux, je retrouve une paix qu’on m’a dérobée ; et je vois un empire qui s’effondre et un empire qui saillit ; et je me perd et je me retrouve pour me perdre à nouveau ; et dans tes yeux, je plonge mes pensées ; je me cherche et je ne me trouve pas. Dans tes yeux, je vois une histoire qui s’achève et une autre commence : je m’accroupi et je fixe ton regard ; ce regard qui ôte ma raison et me procure une aliénation délicieuse. Je ne fais que me dissoudre ; je ne fais que me perdre et je désire me perdre dans ce regard et de ne jamais me retrouver : d’un regard perçant, un sourire tranchant, un si beau tableau, une si parfaite œuvre d’art.

-Faithinlove-

vendredi 23 janvier 2009

C’était le temps, le beau temps


C’était le temps de l’innocence, le temps de la naïveté en pleine effervescence ; c’était le temps, le beau temps, pas un seul nuage dans le ciel des rêveries, pas d’orages ; c’était le temps, le beau temps ; c’était le printemps de la vie…

Amoureuse d’une fille que je connaissais de loin, de très loin, que je connaissais et que je ne connaissais pas, un prénom, un visage, une lycéenne en tablier bleu, une adolescente, juste comme moi une farfelue adolescente… Amoureuse, je fermais ma chambre à clos ; je mettais la même chanson, toujours la même chanson, et je m’allongeais sur mon lit, rêveuse, amoureuse ; je m’allongeais et je me rappelais son visage, sa démarche et son regard ; je m’allongeais et je me sentais seule au monde ; je me sentais si placide et si heureuse… Et quand on frappait à la porte, quand on me réveillait de ce si beau rêve qui ne me coûtait rien, je sentais la rage grimper pour enfin atteindre mon regard qui ne savait pas cacher la vérité… Agacée, j’ouvrais la porte ; je demandais un peu de paix, puis je refermais ma tanière ; je remettais la même chanson, un air que j’aimais autant que je l’aimais elle…

La même chanson, un papier sur le bureau, un crayon, un petit dessin ou un poème à la con pour dire ‘je t’aime’, des lettres qu’elle ne lira jamais, et qui sommeilleront entre les pages d’un livre « Les Malheurs de Sophie », « Robinson Crusoé », « Gulliver », ou pire que ça, « Alice au pays des merveilles »… La même chanson, et j’avais presque treize ans ; des lunettes de vue pour mieux voir, des mains salies par l’encre ou l’aquarelle, et elle, j’avais qu’elle, elle hantait mes rêves, mes pensées, mon esprit… La même chanson, et je me rappelle que c’était si bon d’entendre la même chanson ; c’était aussi si con d’écrire la première lettre de son prénom sur la couverture de mes livres, mes cahiers, mon tablier, et mon pantalon…

Amoureuse, dingue amoureuse, je me tenais debout devant la porte du lycée, un walkman Maxwell, et des écouteurs, et la même cassette, et la même chanson ; j’attendais une éternité pour la voir passer indifférente comme elle était ; j’attendais et j’attendais et j’écoutais la même chanson… Amoureuse, dingue amoureuse, je la guettais de la fenêtre de la salle 11, qui donnait sur la cour ; une si belle créature, une si délicate rose qui ne se fanait pas, elle était… Amoureuse, dingue amoureuse, je haussais la voix dés qu’elle passait à côté de moi : une stratégie pour attirer son intention, une stratégie à la con puisque je racontais que des histoires à la con… Amoureuse, dingue amoureuse, toujours rêveuse, toujours ailleurs, j’accumulais que les punitions : les exclus, les convocations de parents, et, et, et la blâme de mes chers professeurs… Amoureuse, dingue amoureuse, je volais de la craie pour dessiner un cœur et deux lettres à l’intérieur… Amoureuse, dingue amoureuse, j’essayais de devenir l’amie de ses amis ; je leurs offrais des cadeaux ; je leurs passais les séries de maths, et je jouais le rôle de Mademoiselle Sait Tout, Mademoiselle Détient Tout…

La même chanson, et quand le fil de la cassette, pauvre cassette torturée se coinçait à l’intérieur de mon walkman Maxwell chéri, je faisais tout pour le retirer doucement, délicatement… Parfois le fil coinçais vraiment et il s’éraflait : un peu de colle, de scotch peut-être… doucement, je recollais ; je remettais la même cassette ; la même mais un peu abîmée ; la même chanson, et je souriais comme une imbécile, juste une enfant qui rêvait… Amoureuse, dingue amoureuse, je faisais un effort colossal pour l’impressionner : J’achetais toutes les magazines, et toutes les cassettes, et je regardais toutes les séries, et tous les films : juste pour « être à la page », et l’impressionner... Amoureuse, dingue amoureuse, j’assistais à toutes les fêtes et tombolas au lycée et je dansais comme une dingue en la poursuivant; je ne voyais qu’elle ; et je ne faisais que m’approcher d’elle ; je dansais, et je dansais « La Macarena » ; je dansais sur les rythmes de « I shot the Sheriff », et « Un, Dos, Tres, Maria »… Et quand je me fatiguais, je cherchais un coin pour se reposer et la regarder, juste la regarder, l’observer et la contempler… Amoureuse, dingue amoureuse, je l’aimais ; je l’aimais de loin, je l’aimais simplement, et je n’osais pas le dire ; je me contentais de l’aimer et de rêver…

Et quand elle s’approchait, je me figeais ; je cessais de baragouiner et de rêver; je fermais les yeux ; je sentais sa main frôler la manche de ma veste, et je sentais un plaisir, simple plaisir, énorme plaisir ; je sentais son parfum, et je risquais de m’évanouir… Amoureuse, dingue amoureuse, je rêvais ; je n’osais pas ; je dansais ; j’espionnais, je faisais l’Intéressante ; je rêvais… Je me rappelle cette innocence ; je me rappelle le temps de l’innocence, le temps de la naïveté en pleine effervescence ; c’était le temps, le beau temps, pas un seul nuage dans le ciel des rêveries, pas d’orages ; c’était le temps, le beau temps ; c’était le printemps de la vie…

Est-ce que j’ai changé ? Bon, bref, et ben, Non…

-Faithinlove-

lundi 19 janvier 2009

Ma victoire n’est que ma défaite


Ma victoire n’est que ma défaite

Pile ou face ? Aucune différence, c’est la même pièce de monnaie

J’aurais aimé écrire ces mots avec mon sang, mais je doute s’il me reste encore un peu de cette substance ; ils ont fait couler tout mon sang et on m’a regardé saigner dans tous pays et toutes nations. Comme le prétendu Christ, j’ai souffert sur la croix de cette humanité ; on m’a vidé de tout mon sang, de tous mes rêves, de toutes mes larmes, et là, me voilà, encre noir sur papier blanc, écrite pour s’écrire et partir, et disparaître…

Comprenez-vous ?

Je garde l’amertume de tous ces cafés noirs consommés le soir ; cafés et cigarettes retiennent ma chère insomnie que je souffre avec toute fierté et à laquelle je goûte, si pure et si morbide, avec toute satisfaction. Mes yeux qui ont vu mon sang couler jusqu’à la dernière goutte ne peuvent plus se refermer; et mes lèvres qui ont goûté mes larmes jusqu’à la dernière gouttelette ne peuvent plus parler. Dans mon silence, je m’écris, encre noir sur papier blanc ; je m’écris, je pars et je disparais…

Est-ce que vous comprenez ?

Je me prosterne devant mon impuissance ; je salut ma déficience et j’admets ma défaite devant cette armée d’illusions ; avec mes propres rêves, j’ai incinéré ma réalité ; avec mes propres larmes, j’ai inondé mon présent ; et avec mon propre emportement, j’ai dévasté ma vie. Je suis cendre et pas Phénix, et de mes cendres, je ne pourrais jamais renaître ; je m’écris, encre noir sur papier blanc ; je pars et je disparais…

Arrivez-vous à comprendre ?

Et le soir ? Le soir, cet inconnu vêtu en noir, n’est qu’un témoin qui a contemplé chaque partie de moi faire le deuil de chaque partie de moi. Le soir, quand il fait si froid, quand je tremble comme une plume au bord d’une fenêtre; et je tombe comme un arbre au centre d’un ouragan, je m’assoie et je partage mon pain avec ces fantômes de la solitude ; ils viennent pour enfin partir, et je m’écris pour demeurer ; je m’écris, encre noir sur papier blanc ; je m’écris ; je pars et je disparais…

Est-ce que vous comprenez ?

Dans mon silence, j’entends leur hurlement et vacarme ; chaque simplet vient raconter une histoire, une version, et donner un avis, et un conseil ; chaque simplet prétend savoir et saisir la source du savoir, et chacun se prend pour un savant, un sage, ou un dieu… Tous des dieux, et moi, dans ma bévue, je ne crois en aucun ; je cherche le démon et je ne le trouve pas, et je l’implore de disperser la foule ; et il ne m’écoute pas… Je me rends ; je quitte le champ de bataille ; je déserte ; je m’écris, encre noir sur papier blanc ; je m’écris ; je pars et je disparais…

Personne n’a l’air de comprendre…

Une flamme vient danser devant mes yeux et autour de ma peau ; elle danse avec lyrisme et je n’ose même pas la toucher ; lâche comme je suis, je ne fais que la vivifier de peur qu’elle s’éteint ; elle danse ; et danse, et danse ; et rigole comme une cinglée, puis ouvre sa gueule et m’avale, chair et os, encre noir et papier blanc, une histoire écrite pour s’effacer… Cendre je suis et pas Phénix ; et de mes cendres jamais je ne pourrai renaître ; je m’écris, encre noir sur papier blanc ; je m’écris et je m’efface…

Et toi, petite inconnue, venue dans un moment de désir pour partir dans un moment de délire, ne te retournes pas en arrière. La vue est si effroyable et abominable qu’un petit cœur ne pourrait jamais la supporter. Vas… Prends le chemin des autres… et ne reviens plus…

Personne ne comprendra…

-Faithinlove-

vendredi 16 janvier 2009

Pile ou face ?


Pile ou face ?

Face à face, tu me regardais et je te regardais ; tes yeux se baladaient ici et là et mon regard ne voulait pas te lâcher un instant… Face à face, je jouais à pile ou face ; je jouais le tout pour tout ; je jouais, la peur au ventre, comme tout mauvais joueur qui savait d’avance que la chance ne serait jamais à ses côtés… Mais, t’étais là, à mes côtés et je m’en foutais de la chance, du jeu, du monde, des deux anges gardiens, et je ne sais pas si je me voilais la face en pensant que peut être, ou peut être… en gardant espoir dans mes plus grands moments de désespoir…

Face à face, une table nous séparait, et je regardais ton sourire ; je suivais ton regard et je me régalais. Ma tête qui se balançait à gauche et à droite, plus à gauche qu’à droite, était encombrée d’idées et d’images dégénérées : La table n’était plus ; les gens s'effacèrent ; l’heure n’était plus; l’espace n’était plus; et face à face on était ; les deux chaises s’approchèrent ; mes yeux fermés, mon cœur ouvert, un bisou sur ta joue, simple bisou, tendre bisou, un tremblement de terre, enfin quelque part en moi, un cœur qui battait si fort, et toi, toi, t’étais là consciente de rien…

Parfois on ne prend pas conscience de ce qui ce passe autour de nous, tellement on se focalise sur nous-même ; parfois, on ne fait pas attention ; et rares sont ceux qui font attention ; rares sont ceux qui aperçoivent l'imperceptible ; l’imperceptible, ce dangereux presque invisible, ce dangereux qui est plus primordial que le perceptible, le visible, le matériel, et superficiel… Il faut lire entre les lignes, et lire entre les sourires et les regards, et souligner et retenir : Je retiens ton image, tous tes gestes, et tous tes termes, dictions, et phrases ; je retiens ce qui me fait peur, et la peur au ventre, comme tout mauvais joueur, je lance une pièce dans l’air ; je la vois flotter, virevolter, dégringoler : pile ou face ; qui sait ?

J’ai appris que c’est fou de mettre sa vie en risque, mais que c’est bête de mettre son coeur en risque ; et je préfère la folie et j’abhorre la bêtise… Ce cœur qui bat pour personne et qui a peur de tous les gens et qui se refuge derrière les barrières, en moi, au plus profond de moi ; ce cœur qui adore dormir entre mes bras et me chuchoter ses peines et me raconter ses mésaventures le soir n’est qu’un petit enfant qui n’a pas de logique, qui bat quand il ne faut battre, qui s’arrête quand il ne faut pas s’arrêter, qui pince quand il ne faut pas pincer, et qui aime quand il ne faut pas aimer… Ce cœur incontrôlable qui peut s'attacher à un regard étranger, se dissoudre dans un sourire étranger, n’est qu’un enfant qui découvre le monde, s’en fou des risques, et adore le feu, et adore les poignards ; ce n’est qu’un enfant qui joue à pile ou face, et se voile la face…

-Faithinlove-

mardi 13 janvier 2009

Destiné à une étude psychologique d’un psychologue futé


Vivre vingt-huit siècles ou plus

Vingt-huit années se sont écroulées, et je ne sais plus où je suis, et vers où mes pas vont me mener ; je ne sais plus si c’est eux que je défends, ou si c’est moi qui n’arrête plus de se défendre, se défendre de leurs imbécillités et de la haine des autres… Je vieillis chaque jour ; et chaque jour passe comme un siècle, et m’apporte ce qu’un siècle peut m’apporter ; parfois je sens que je sais tout, et parfois je sens que j’ignore tout et parfois je me sens comme un olivier au milieu d’une terre aride : l’âge et la sécheresse, le vent qui souffle, et le vide…

Vingt-huit années se sont écroulées, et c’est la fatigue qui m'usurpe et délave tous mes couleurs et dérobe tous mes rêves. J’observe ce sentier s’étendre chaque fois que j’avance, et je me dis que cette infinité m’assassine, et je prie ma mort de survenir ; chaque histoire a une fin, et j’attend impatiemment la fin de la mienne, la paix, rien que la paix, et la paix devient mon seul désir, ma seul aspiration, mon seul amour, une passion…

J’aimerais tant reposer cette tête lourde encombrée de pensées futiles et de pensées sérieuses sur le sol, dans le froid, pierres dessus, pierres autour, marbre, ou simples pierres… J’aimerai tant allonger mon corps sur la poussière et devenir poussière, devenir légère, insignifiante, inerte… J’aimerai tant partir, tout laisser derrière et se rappeler de rien, j’aimerai tant faire ce voyage injustifié, justifié, sans moyens, sans valises, sans passagers, sans rien…

Vingt-huit années se sont écroulées, et je regarde ce monde du haut de ma tour ; j’observe tout et je ne rate pas une miette ; mes yeux s’affaiblissent, mon ouie aussi ; il me reste que la parole, quelques mots, une histoire à raconter, et dans l’histoire, il y a mille et une histoires ; il me reste qu’à tout raconter avant de quitter… Les mots d’amour me reviennent si jeunes, et les maux d’amours aussi m’envahissent si ardents ; les dessins du passé tracés et non retracés se mettent comme une voile sur mon visage : un tableau si hideux et ignoble…

Vingt-huit années se sont écroulées, et je ne sais plus si ce cœur bat encore; engourdi, apathique ce cœur est devenu et je le comprends et je ne lui en veux pas. Je lui ai fait beaucoup de mal… Pendant les vingt-huit années, ce cœur a souffert tous genres d’épreuves et douleurs ; ce cœur a combattu des guerres vaines, des guerres futiles ; et après ces guerres de passion acharnées, je comprends son malaise et mon malaise ; on a enduré tous les deux nos pertes, et on a fait tous les deux nos deuils… Des rêves envolés, une innocence perdue, des utopies brisées : si dure est la guerre de passion ; c’est si dur de se blesser et de blesser son cœur vainement…

Vingt-huit années se sont écroulées ; je ne cherche plus ; je n’attends rien ; je veux juste me reposer ; déposer mes fardeaux sur du papier puis partir quelque part, nulle part, ailleurs… Quand on perd la religion, la foi, l’espoir, et nos rêves, on devient un simple mirage que personne ne peut rattraper ; on devient une énigme impossible à résoudre ; on devient grand, plus élevé que toute la race humaine ; on devient en quelque sorte extrahumain, et fabuleux… Cette extra-humanité est difficile à survivre avec les simples gens de tous les jours ; elle devient un embarras ; elle devient pesante et fâcheuse ; et on sait que cette extra-humanité peut nous coûter très cher : un asile de fous peut-être, une prison, une expulsion hors de la soit disons civitas civilisée de la race intelligente…

Vingt-huit années se sont écroulées ; et voilà rien ne peut me surprendre, me duper ou me marquer ; je vois tout actes comme simple bêtises ; je considère toutes les histoires comme simples répétition ; je cherche la créativité et la fécondité vainement ; et je me moque des autres, de leur enfantillage et puérilité… Rien ne me surprend au moment où je m’attends à tout : au pire et au plus pire que le pire ; rien ne me surprend ; je sais tout ; je m’attends à tout ; ils s’attendent à rien ; ils ne savent rien : je suis l’inattendu, le fortuit, l’imprévu et l’improvisé… Au moins, grâce à mes réactions farfelues et mes actes et gestes déments, je sens un semblant de créativité et d’originalité autour : je me surprends ; je me marque ; je me dupe…

Vingt-huit années se sont écroulées ; vingt-huit misères et quelques centaines de bières ; et j’attends la fin de l’histoire avec hâte… Il faut dire que je m’ennui dans ce monde ; il faut dire aussi que je ne retrouve plus du plaisir ; après tout, il n’y a plus rien à explorer : je connais tous les débuts et toutes le fins ; je connais la simplicité et la complexité… Je m’ennui et je veux tellement reposer ma tête sur le sol, dormir éternellement, ne plus entendre une voix, ou une futilité ; ne plus écouter de bêtises ou de mensonges, aucun bruit, aucune vie, le silence total, et le froid glacial…

Vingt-huit années se sont écroulées ; et si je pars et si cette aimée paix se réalise enfin, j’aimerais bien qu’ils viennent boire leur vin prés de ma tombe ; j’aimerais bien qu’ils viennent faire l’amour sur mon sépulcre ; j’aimerais bien entendre leurs rires, et partager leurs joies ; j’aimerais bien qu’ils déposent quelques cailloux au lieu des roses : les cailloux ne se fanent jamais… et si je pars… J’aimerais tellement partir, me reposer, et déposer toutes mes armes, et tous mes fardeaux…

-Faithinlove-





dimanche 11 janvier 2009

Recette ésotérique pour oublier


Tu es comme les traits de la main, gravés à tout jamais ; et quand je me rappelle de toi ; quand je creuse dans la mémoire, ma mémoire, je te vois si claire, comme si t’étais encore là, un symbole, une statue, marbre, éternelle… Et moi, je n’arrive pas à oublier ; je suis comme une voyageuse qui attend un train qui ne viendra jamais ; je suis comme une idée, volée, censurée, qu’on n’écrira jamais… J’attends ce qui n’arrivera pas ; et j’oubli ce qui arrive, et je perds mon temps et je perds mon souffle, et je perds mon désir d’oublier…

Cigarette, après cigarette, je brûle mon présent sur les feux de ma nostalgie, et mon désir de ce passé, lointain, mais, en même temps, si imminent. La cigarette me consomme et moi je consomme mes souvenirs, des souvenirs si sucrés qui adoucissent le goût amer que tu as laissé derrière. Je ne retrouve même pas mes ruines pour y revenir et pleurer ; t’as tout dévasté, t’as tout détruis… Parfois, je me dis que ça serait mieux de refaire ma vie, de tout oublier et tout recommencer… Je me dis des choses et d’autres, mais, je sais que je suis incapable de tourner la page ; tu es le meilleur chapitre de ce livre intitulé « ma vie »…

Et je veux oublier, et je veux me libérer, et je veux aimer et surtout être aimée, et je veux raser tout ce passé, et ces fantômes et ces spectres qui m’envahissent, et je veux guérir de cette blessure et je veux apprivoiser cette douleur ; je veux oublier… Mais, je ne sais même pas comment me débarrasser de ce sort que tu m’as jeté, sorcière, magicienne, enchanteresse ; je ne sais même pas comment briser ces chaînes, et couper ses attaches, couper tout court avec toi, couper tout, et me libérer…

L’oubli est en quelque sorte une liberté, et je sais que jamais je ne retrouverai ma délivrance à tes côtés, toi qui n’as jamais arrêté de m’asservir, et m’astreindre dans ton royaume, royaume d’amour, mais royaume d’oppression, et de servitude… Je désire m’envoler loin de ta dictature et de la tyrannie de ce passé qui me colle comme de la poussière, et qui m’aveugle et qui m’emprisonne… Si je n’arriverai pas à tourner la page, je la déchirerai entière… Si je n’arriverai pas à passer au chapitre suivant, je te gommerai de l’histoire, mon histoire…

Je sais que tu ne m’aideras pas à me libérer ; je sais que tu veux me garder, une prisonnière de la passion, et du passé, passion passée, qu’il faut dépasser… Ma faiblesse fait ta force, et mon incapacité fait ton aptitude, et à la fin je me rends compte que c’est moi, et seulement moi qui a créé ta grandeur et ton pouvoir… Ainsi, je suis l’essence de ton pouvoir et de ta force ; je suis la source, et t’as peur de la foule et t’as peur de te dissoudre dans la foule, de redevenir une inconnue à mes yeux, une étrangère, une invisible au milieu de la foule…

(J’ai volé la voix d’une amie ; et j’adore dérober… Et à la fin, voilà ce qu’un regard attrayant peut me mener à écrire ou à dire…)

-Faithinlove-

Smoking Causes No Cancer… Yet Smoking Kills


A painter draws the lines
The brush captivates her outlines
The features of her face
In the midst of an empty space

Two eyes and a fine gaze
A little mouth and a kiss I chase
Rosy cheeks soft as silk
Smooth skin as fair as milk

The portrait of my sweet
Tells of majesty from top to feet
Her beauty has no peer
As she ignites an eternal flare

-Faithinlove-

I am a heavy smoker; I have become an addicted; I cannot resist the call of the dreams, which I puff, inhale, breathe in and release as smoke rising in the air, taking different shapes, floating and escaping from me. I take my lighter; I put a dream to fire; dreams taste so sweet; they survive in smoke and die to turn into ashes. I am a heavy smoker of visions and reveries; I am addicted to them; I live in their smoke and like their taste; when dreams burn, I feel them coming in and going out, crossing the whole of my soul and leaving to seek others. I am obsessed with dreams; they haunt me in loneliness and in companionship; I put them to fire; I consume them as they consume me, then I put them to rest in the ashtray, ashes as they are; the wind blows, and they are no more, gone with the wind.

I am a heavy smoker; I have become an addicted; I cannot resist the call of the passions, which I puff, inhale, breathe in and release as smoke rising in the air, taking different shapes, floating and escaping from me. A lighter in my hand, I put my passions to fire; I smoke them; they get in me, then out of me. I stare at them burning like they have been burning inside of me; I stare at them expiring and turning into ashes; from ashes they will rise for passions resurrect; they never die; their burning is purification, a ritual that disinfects the putrid corners of my heart. I have so many passions; I keep them with me to fight the bitter loneliness; passions fill the vacant spaces, heal the agonizing wounds, and cleanse the troubled soul. I put passions to fire; I consume them as they consume me, then I put them to rest in the ashtray, ashes as they are; the wind blows, and they are no more, gone with the wind.

I am a heavy smoker; I have become an addicted; I cannot resist the call of the love, which I puff, inhale, breathe in and release as smoke rising in the air, taking different shapes, floating and escaping from me. Love burns the whole of me whenever I look in your eyes; I put love to fire in return; I burn love that burns me; love and me end up consuming each other, holding each other in an eternal blaze; we turn into ashes; we are no more as we hope you will remember. I am a heavy smoker of love; love causes no cancer, but sometimes I feel out of breath; I put my hand on my chest; I feel my heart throbbing at high-speed; I try to breathe with little hope and I know love will kill me someday, but I cannot give it up; I am addicted to love. I put love to fire; I consume it as it consumes me, then I put it to rest in the ashtray, ashes as it is; the wind blows, and it is no more, gone with the wind.

I am a heavy smoker; I have become an addicted; I cannot resist the call of the lady, which I puff, inhale, breathe in and release as smoke rising in the air, taking different shapes, floating and escaping from me. My lady is so fine; I smoke her with my dreams, passions and love; I smoke her with desires; she tastes so fine when she burns alongside my lips; I feel her in and release her out from time to time so that she can miss me more, as I miss her more and more. I am a heavy smoker of my lady; I am addicted to her; she is my companion in the times of inspirations; she is my inspiration; her smiles and her gazes penetrate the deepest of my soul and revive in me pleasures I cannot describe. She is the fire and she is the smoke; she is the blaze as her flesh burns my flesh when desires invade; I am but ashes. I put myself to fire; I consume myself as my lady consumes me, then I put myself to rest in the ashtray, ashes as I am; the wind blows, and I am no more, gone with my passion for her.

-Faithinlovewithyou-


mardi 6 janvier 2009

Lesbienne Erotique !


Ce soir, on fera l’amour ma chérie… Ce soir J’allumerai toutes tes flammes et j’éteindrai toutes les bougies, et je fondrai mes lèvres comme de la cire sur ton corps, et tu m’allumeras encore et encore…

Douce créature, peau de soie, chaleur immense… les baisers se posent là et là bas, un peu partout, et je dessine sur ton visage tous mes désirs et mes envies… Tu t’approches ; ton corps tremble ; tes yeux rayonnent ; ta chaleur remonte et j’attends, j’attends le bon moment pour te mordre le cou, te griffer la peau, et te saisir avec force et te saisir avec douceur ; j’attends ; j’attends, l’éruption d’un volcan… Femme douce… Femme sauvage… Femme Flamme…

Mes mains caressent ton corps ; mes mains adorent ces courbes et ces rondeurs… Plus belle sculpture du plus doué sculpteur… L’art c’est toi, la beauté aussi… Je te caresse encore et encore, et tu brûle encore et encore et les désires me brûlent encore et encore, et je fonds ; je me dissous et mes envies remontent encore et encore…

Prés de tes lèvres, j’aspire tes souffles, et je sens ton âme s’approcher petit à petit, encore et encore; je ne pense qu’à pénétrer cet âme, se perdre là dedans, te voler la vie, te voler l’âme, te prendre entière en moi, te prendre avec douceur, te prendre avec force, te prendre et te garder, ce soir, et l’éternité…

Un baiser… Tu trembles encore et encore… Un baiser… Tu commences à perdre conscience, et je commence à retrouver mon chemin… Un baiser… Je saisis ta lèvre inférieure ; je la prends entre mes deux lèvres… C’est si bon de t’embrasser… Femme délicieuse, au goût piquant mais aussi doux, goût fort, goût raffiné, goût unique… Ma langue tourne ; elle danse ; et je ne sais pas ; je ne sais plus ; est-ce moi qui est entrain de te suivre ? Ou est-ce toi qui est entrain de mener la danse ? Je me perds ; je perds ma tête ; et je perds mon corps, et je perds mon souffle ; et je te désire encore et encore….

Mon sang circule de plus en plus vite ; et je ne sais plus si c’est le sang ou si c’est toi… T’es dans mes veines ; tu circules en moi ; et je te veux encore et encore… Entre deux seins ma tête se pose ; mes doigts jouent une musique douce, une musique folle, sur ta poitrine ; je pince ; je caresse ; j’embrasse ; je suçote ; je tête ; je mord ; et j’écrase ; je relâche et tu te lâches, et je me lâche… Mes mains dansent encore… mes doigts jouent cette musique encore et encore partout sur ton corps…

Sur ton ventre, mes désirs prennent feu ; ce n’est plus de la chaleur ; c’est presque un incendie… Un peu plus bas… Encore plus bas… Mes lèvres cherchent ton mystère : Ce qu’on cache le mieux, c’est qu’il y a de mieux… Ce n’est plus la même chair ; ce n’est plus la même odeur… J’écarte tes jambes et j’explore encore et encore… Mes mains jouent encore et encore sur ta peau… avec ces courbes, et avec ces formes… Plus céleste sculpture du plus grand sculpteur… Je me perds et je persiste encore et encore…

Jambes écartées… La reine ouvre les portails de son palais… Un clitoris, un diamant… Deux lèvres et mes lèvres, et tes lèvres, et encore et encore et encore… Et j’explore, et je cherche… ton plaisir, avant le mien, et je me perds et tu me guides ; ton souffle me guide, tes gémissements, tes frissons, tes mouvements… Me voilà pénétrant pour explorer encore et encore, un tunnel qui mène au trône peut être, sûrement, ce muscle qui se relâche, et ce portail qui s’ouvre, et cet inondation qui m’inonde, et ces eaux et ce miel qui coule, et ce royaume qui se dévoile… encore et encore… et tes gémissement qui pénètrent mon ouïe encore et encore, et ta voix qui hurle encore et encore… et ce corps qui s’agite encore et encore, et cette chaleur qui remonte encore et encore… et cette flamme qui brûle encore et encore… et encore et encore… Ma femme encore et encore… Ma flamme encore et encore… Encore…

Jouissance, plaisir, satisfaction, délice, orgasme… Jambes écartées, royaume conquis, une paix… Mais comme César, je n’aime pas la paix… Je te referai la guerre encore et encore… avec force, avec douceur, toi et moi, le pacte de paix ne dure jamais !

-Faithinlove-