samedi 21 mars 2009

La dernière rose des jardins de Babylone


Je pense à elle, plus belle qu’une aquarelle du plus grand maître ; je pense à elle et je plonge dans un monde fait d’images et de couleurs, dans un monde fait de mots et de musique ; et quand je pense à elle, je quitte l’élémentaire humain vers une dimension esthétique et artistique surhumaine. Elle est un être à part qui la douceur des anges, la force des tempêtes, la pureté de l’enfant, la grandeur de l’océan, la chaleur des volcans, la grâce de l'aurore, et la beauté du surhumain céleste.

Quand je pense à elle, je m’envole vers un horizon de félicité, vers un monde de merveilles, un monde plus merveilleux que celui d’Alice, plus hasardeux que celui d’Ulysse, un monde plus curieux que celui de Gulliver, un monde plus magique que celui d’Aladin. Quand je pense à elle, tout devient merveilleux, plus beau, plus esthétique, plus eurythmique… Et quand je pense à elle, plus belle qu’une aquarelle du plus grand maître, le souvenir m’emporte vers une époque de rêves, d’extravagance et d’innocence ; je redeviens l’enfant qui croit aux fées, aux nains, aux lutins, à Peter Pan, à la belle aux bois dormante, et à l’Amour.

Et elle ; elle est la plus grande et la plus magnifique, la plus douce et la plus glorieuse des femmes ; elle est celle qui est venue de loin se poser comme une colombe sur mon épaule pour m’offrir une branche de paix, d’amour, et d’espoir, une reine qui est capable de reconstruire tout les empires perdus, et vaincre toutes les armées du passé, et du présent… J’ai vraiment la soif d’elle ; j’ai vraiment faim ; j’ai vraiment besoin d’elle ; et quand je pense à elle, les cieux s’écartent comme des rideaux ; le soleil fond et se transforme en une rivière dorée, les montagnes s'étalent comme du tissu ; les océans prennent la lueur du diamant ; les désert s’habillent ; et la neige se transforme en coton. Quand je pense à elle, tout devient merveilleux, plus beau, plus esthétique, plus eurythmique…

Elle, plus belle qu’une aquarelle du plus grand maître, m’ensorcelle ; et moi, plus passionnée que la passion elle-même, je pense à elle. Elle est la magicienne venue de l’époque des dieux soleils ; elle transforme tout ce qu’elle touche ; et mon cœur, mon petit cœur n’est plus le même ; mon cœur, mon tout petit cœur est désormais la dernière rose des jardins de Babylone qui s’offre à sa majesté, à elle. Elle est l’artiste venue de l’époque des poètes divins ; elle dessine mon bonheur, et mon bonheur s’habille en couleurs et remonte les marches du temple pour aller prier à ses pieds, ses pieds à elle. Elle, plus belle qu’une aquarelle du plus grand maître, m’ensorcelle ; et moi, plus passionnée que la passion elle-même, je pense à elle…

-Faithinlove-

mercredi 18 mars 2009

Goût exquis de l’amour et de la peur


J’ai peur ; j’ai vraiment peur de t’aimer ; on m’a toujours dit que l’amour est une blessure, un embarras… Et j’ai aimé ; comme tout le monde j’ai aimé ; et là je compte le nombre de déceptions ; une déception après l’autre, et un amour après l’autre ; et j’ai peur ; j’ai vraiment peur de t’aimer ; j’ai vraiment peur de m’attacher à toi ; et quand tu me manques, je sens la peur m’envahir ; tu deviens crainte, inquiétude et frayeur… Tu sais ? J’ai vraiment peur de t’aimer…

Je me regarde dans un miroir, un miroir qui me critique toujours ; je me déteste et j’ai peur de t’aimer ; et je pense que je n’ai aucune chance, aucun espoir ; et je me répète que j’ai peur de t’aimer… Il me semble que t’es si éloignée, si insensible à cette angoisse qui m’envahit de partout comme une armée. Comme une futilité, je me regarde dans un miroir et je me répète que j’ai peur, vraiment peur de t’aimer…

Il fait si froid, et le vent souffle si fort ; et je tremble face à cet air glacial, un air qui vient me rappeler que je suis vivante et que je suis humaine et que je suis vulnérable et que j’ai peur de t’aimer, vraiment peur de t’aimer… Je me voile la face, et je ne comprend rien de ce qui m’arrive : je pense à toi ; j’arrête plus de penser à toi ; je te vois partout ; je te sens ici et là ; je répète ton nom avec chaque instant, chaque moment ; je prend du plaisir à parler de toi ; j’étouffe quand tu n’es pas là ; je commence à souffrir de l’inquiétude, de l’impatience, du désarroi, et j’ai vraiment peur, si peur de t’aimer…

Et la peur ? Qu’est ce la peur ? Une appréhension, une crainte, une alarme de ce qui peut arriver, de ce qui m’attend, d’une souffrance, d’une déception ; j’ai vraiment peur de t’aimer ; et je commence à t’aimer, à m’attacher petit à petit à ta voix, à tes mots, à ta présence, à ton regard, à ton sourire ; j’ai peur de t’aimer ; je dirai que plutôt que je t’aime déjà ; je t’aime et j’ai vraiment peur de reconnaître cet enfant, cet amour naissant qui commence à grandir, devenir plus beau, devenir plus fort, plus badin et enjoué, un amour qui est entrain d’apprendre à parler, à marcher et avancer, à jouer et à découvrir, un amour qui me fait peur, si peur, un amour qui grandira pour me quitter un jour, pour partir et me laisser, me laisser seule face à la solitude et la déception…

Je t’aime et j’ai peur ; j’ai vraiment peur de l’amour, peur de toi ; j’ai vraiment peur, si peur ; je me voile la face et je m’obstine à disconvenir ce sentiment… J’ai peur, vraiment peur ; j’ai peur de me sentir bien, heureuse ; et je me sens si bien, si heureuse ; je me sens ailleurs, loin de ce monde, quelque part près de toi ; et dans ma tête, t’es toujours là, et je fais qu’adorer ton image gravée dans ma mémoire ; je ne fais qu’admirer ton regard et ton sourire ; je ne fais que rêvasser. Tu m’emportes ailleurs dans un monde si beau où j’aimerai passer ce qui me reste à vivre ; tu me captives ; tu me charmes ; et tu me séduis ; et je me retrouve entre tes mains, et je te retrouve dans mon cœur. J’ai peur de te reconnaître et de reconnaître cet amour ; j’ai peur de ramer, ramer à tout jamais et ne jamais retrouver mon chemin ; je t’aime et j’ai peur…

Je t’aime et j’ai peur ; je commence à m’incliner devant ta gloire ; et j’ai peur d’implorer les dieux et le destin pour que tout s’arrête ; je veux tant t’aimer, encore plus et plus ; et je veux tant garder ce goût exquis de l’amour qui revient pour ôter l’amertume ; je veux t’aimer et j’ai peur de t’aimer… Humains, nous sommes tous un peu lâches face au bonheur ; on le recherche pour le fuir ; et on le retrouve pour le perdre, et on le perd pour enfin souffrir ; je t’aime, et j’ai vraiment peur du bonheur car tout bonheur cache une infortune… Je t’aime, et je reconnais cet amour qui naît, cet amour qui grandira, que j’aimerai, que je protègerai, que je cacherai… Je t’aime et parce que je t’aime, je m’aime, et parce que je m’aime, j’ai peur de t’aimer encore plus ; enfin, voilà, je t’aime…

-Faithinlove-

Faithinlove : Une lesbienne qui fait trembler la Tunisie


Tunisie Homophobe

Elle fait partie de moi cette Faithinlove, un destin, un chemin, une femme forte, une lesbienne qui ne sait pas conjuguer le verbe « se taire » ; elle me pousse ; elle me vole les mots et elle écrit ce que je n’ose pas dire, et elle dévoile ce que je n’ose pas divulguer. Elle me hante, et je l’aime autant que je la déteste ; et elle me quitte parfois, et elle me manque toujours; et je la supplie de revenir, de revisiter mon âme perdue qui pleure la solitude chaque nuit ; et elle revient, et je me jette entre ses bras, et je pleure, et je badine ; puis je m’ennuie et je la renvoie ; elle part à nouveau, et puis elle me manque…

Faithinlove, une lesbienne si fière, dans un pays peu fier, dans une Tunisie qui prétend être libre et se voile la face, et porte le voile, et sort et parle et fume, et baise, et vole, et confisque, et arrête, et censure, et prie Allah, le tout puissant, dans les mosquées de Kairouan ou de Tunis… Une Tunisie si lâche, et une Faithinlove si fière ; une Tunisie qui parle au nom de dieu, et pointe du doigt le Haram, et le Iib ; et une Faithinlove qui parle au nom de l’amour, et qui rallie ce monde à une seule pensée et un seul sentiment « aimer l’autre »…

Ma Faithinlove est si grande et ma Tunisie, celle que j’aime plus que tout, est si petite dû à l’imbécillité de ses hommes, et sa mentalité pourrie. Ma Faithinlove est liberté, et ma Tunisie est servitude ; ma Faithinlove est Faith avec un peu de couleurs arc-en-ciel, et ma Tunisie est Ben Ali avec un peu d’ignorance et d’intolérance…

Faithinlove, mon amour, mon espoir, une voix qui parle et qui ne se tait jamais ; elle vient ; elle me visite tard le soir ; elle allume toute les bougies et me chuchote : «Un jour, tu verras cette arc-en-ciel au plein milieu du ciel ; tu verras la liberté défiler une armée plus puissante que l’armée ; tu verras l’amour émerger du fond de cette Méditerranée et triompher ; une jour Faithinlove triomphera »…

-Faithinlove-

lundi 16 mars 2009

Un petit moineau errant


Je ferme mes yeux et j’aperçois son image si vivace ; elle est là ; elle me regarde ; elle me sourit ; elle s’approche et je m’éloigne ; je laisse ma fantaisie derrière et je reviens à ce monde, le réel, l’existant ; je reviens à mon café ; je bois ce qui reste à petit coups comme j’ai bu l’amertume le long de ma vie. C’était un long chemin truffé de déceptions, de bons moments, et les bons moments n’étaient q’un petit morceau de sucre qui venait alléger le chagrin quotidien.

J’ouvre mon journal ; il est illisible ; ici dans ce pays, on adore créer une langue à partir de la langue, et à la fin on a notre propre Arabe, notre propre Français, notre propre Anglais. Avec une touche locale, une langue devient autre ; un journal devient illisible, et nous, on devient un peu ridicule, un peu stupide, mais on reste absolument Tunisien. La fantaisie m’envahit à nouveau et je plonge dans le fictif… Elle revient, si belle comme elle l’a toujours été ; elle revient un sourire, et un regard ; elle revient ; elle me touche la main et je plonge d’avantage dans une chimère succulente. La fantaisie m’emporte de plus en plus loin, au-delà des nuages, ailleurs ; je savoure l’utopique ; elle est là, un sourire et un regard, un effleurement qui ramène mon cœur à la vie.

Une chute fatale ; je reviens au monde réel, et elle part ; le téléphone sonne ; quelqu’un frappe à la porte ; mon voisin hurle comme un dingue ; la tasse de café tombe par terre ; je me lève ; je frotte les yeux ; je redeviens aveugle et je n’arrive plus à l’apercevoir ; je me dirige vers la salle de bain ; je me lave le visage ; je referme mes yeux ; j’attends qu’elle revient, mais hélas… Depuis toujours, elle vient et elle part ; elle dessine un sourire et efface un éclat ; elle allume un feu et étrangle une lueur ; elle vient et elle part ; je l’attends comme une enfant qui s’obstine à attendre, à valser en cercle ; et à répéter le même poème ; un poème que je retiens depuis toujours ; que j’ai appris par cœur sur le rythme de chaque battement de cœur…

Le monde réel est si laid ; il ressemble à l’image de mon grand-père ; un vieillard, un patriarche qui se prend pour un roi et un divin et qui impose et qui inflige. Mon grand-père se penche toujours à droite ; il adore les lignes droites et les chemins droits et il voulait m’inculquer les pensées de la droite en espérant que je trouve le chemin droit. L’odeur du jasmin se lève ; une odeur qui revient et qui ramène mon grand-père à la vie. Il est assis sur une chaise en bois avec le livre sacré entre ses mains ; il me demande de réciter une Sourat ; je tremble de peur et je fixe sa main droite ; je récite ; le premier verset, le deuxième ; une erreur, un trou de mémoire ; il lève sa main droite et me gifle violemment…

Je reviens au présent ; tout est rangé à gauche ; je me penche à gauche, maladroite, embarrassée, timide, balourde, engourdie, simplement gauche. Et elle… elle vient pour partir, et revient pour repartir ; elle me laisse suspendue entre réel et fictif, entre vrai et faux, entre deux, entre passé et présent… et je ne fais que attendre ses visites surprises, des moments d’évasion… et je m’envole comme un petit moineau et je survole le monde et je m’élève, un si petit moineau qui vise le soleil, qui aime se brûler les plumes, et se transformer en un nuage de cendre.

(J’ai perdu ma muse… On m’a dit qu’elle ne reviendra jamais… Un con a dit qu’elle ne reviendra jamais ; peut-être parce qu’il voulais tant qu’elle ne reviennent jamais…)

-Faithinlove-

vendredi 13 mars 2009

Foutez-moi la paix !


Je tourne ; je tourne, et je tourne et je m’en sortirai jamais de ce cercle, et je résisterai jamais à la musique des violons, une musique triste, un passé amer. Je tourne, et je tourne et je me dis que ce mal est mon mal ; un mal qui veut parler, qui veut se faire entendre, mais qui veut déguster l’amertume tout seul. Solitaire, je suis… Solitaire, je demeurerai… Solitaire, abandonnée, loin du monde, et loin du vacarme : Solitaire…

Grâce à l’age et toutes les blessures des passions ferventes, passions brûlantes, j’ai appris à me construire un monde dépeuplé, à m’écrire dans une histoire vidée de personnages ; j’ai appris à fuir, fuir mon ombre, fuir les autres, fuir le hasard, et les coïncidences ; j’ai appris à habiller mon âme dévêtue avec quelques mots… et je pensais que ceux qui viendront lire mes compositions insensées vont comprendre, ou déchiffrer mon malaise ; je pensais que peut être leur passage dans un univers de mots les assistera à voir une fragilité, une impuissance, une souffrance…

Et voilà ce que quelques mots m’ont apporté : Le bordel !

Tout le monde souffre de la curiosité agaçante… Quand on ouvre notre porte ; quand on invite une personne à partager notre repas ; quand on est si innocent et si naïf ; quand on parle pour faire sortir nos peines ; et quand on devient aveugle à la curiosité de nos hôtes ; quand on laisse aller et quand on laisse couler ; et quand on raconte la vérité ; et quand on s’obstine à être honnête et franc , on doit s’attendre à ce que nos chers hôtes viennent foutre le bordel ici et là, partout chez-nous ou peut-être ce qu’était un chez-nous.

Et voilà ce que j’ai toujours voulu et espéré : La paix !

Avant la grande tempête, j’ai été seulement simples décombres… Après la grande tempête ; je suis devenue néant et elle est partie à jamais vers d’autres lieux, d’autres yeux… Et ça fait presque un an et demi que je tourne en rond, un cercle infernal et j’en ai marre d’aimer, et j’en ai marre de vouloir aimer et j’en ai marre de tout recommencer, et j’en ai marre de tout savoir et de tout entendre, et j’en ai marre des mensonges qu’on raconte, et j’en ai marre de ce personnage que je suis devenue ; j’en ai marre de Faithinlove… Une Faithinlove qui est incapable d’aimer… Certainement une Faith Out of Love, une ruine d’une lesbienne qui méprise les aventures, les désirs, et les amours, qui s’enferme dans un monde dépeuplé et qui vénère la solitude…

Et voilà ce que je vous demande : La paix puis la paix !

Détestez votre curiosité comme je la déteste… Ne suivez pas mes traces… Ne m’aimez pas… Ne me considérez pas comme un personnage réel… Ne fouinez pas dans ma vie… Laissez moi respirer un peu de solitude… pitié !

-Faithinlove-

Miboun, mibouna, tésha, Yarhem Ammi


La crise du terme « homosexualité » en Tunisie
Ignorance puis ignorance

Dans chaque société, la langue subit une transformation ; elle s’enrichit parfois ; elle s’appauvrit parfois. La langue, un outil d’échange qui reproduit la culture majoritaire dominante (non pas la nature) et la corrobore, se fonde, avant et lors de la transmutation, sur les éléments de la structure générale éminente. Ainsi cette mutation, au niveau du dialecte ou de la langue, n’est, en vérité, qu’une mutation culturelle : une réaction culturelle, une position culturelle, etc…

La langue, le dialecte, le vocabulaire ne sont ainsi qu’un simple outil qui sert à renforcer la structure culturelle générale, voire une matraque du fameux policier (société) qui se manifeste en Tunisie comme (Hétérosexuel, musulman, francophone, teint clair) (lire M. Foucault)… Chaque jour en Tunisie, on est témoin à l’apparition de nouvelles expressions, ou à la corruption d’anciennes expressions (des nouveaux termes apparaissent, des anciens termes subissent un changement, les définitions deviennent multiples, l’emploi des termes se complique…) Ici, j’aimerai bien commenter cette transmutation linguistique : une transmutation qui est généralement vulgaire, peut-être une transmutation qui reflète la répression, la défaillance, et l’ignorance au sein desquelles le peuple Tunisien évolue.

L’ « homosexualité » (chèth, miboun, mibouna, tésha, Yarhem Ammi, Kariouka etc…)

Il y a sûrement d’autres termes, employés hors de la région du grand Tunis, d’autre termes que je ne connais pas ; et parfois ça me semble burlesque de savoir qu’il y a des appellations de l’homosexualité (Lesbiennes et Gays) qui m’échappent. Ces termes, qui sont considérés comme outrageux et discriminatoires, sont employés ouvertement pour désigner des membres de notre communauté ou insulter des hétérosexuels (une injure ultime dans ce cas)…

Chéth : marginal, au-dehors de la norme, est un terme qui est rarement utilisé pour désigner l’homosexualité ; il est récurrent dans les discours officiels, et fait partie du langage formel puisque il dérive de la langue Arabe Classique.

Mibouna: Un terme utilisé en Tunisie pour désigner les lesbiennes ; ce terme est discriminatoire et injurieux. Mibouna comme appellation peut surpasser sa définition et être employé, par conséquent, pour désigner n’importe quelle fille (même hétéro) qui a une conduite odieuse d'après la société.

Miboun, Tésha, Yarhem Ammi, Kariouka : Ces termes sont utilisés pour désigner les gays, et supposent que tout les homosexuels (hommes) sont maniérés (des femmelettes)- un cliché. Ces termes sont discriminatoires et injurieux.

Défaillance Linguistique ou Ignorance:

Parmi ces injures qui visent l’homosexualité, on ne remarque l’absence de précisions ou de classifications liés à l’orientation sexuelle, et on sait, en même temps, que notre communauté LGBT n’est pas faite exclusivement de Lesbiennes et de gays. Ainsi, on remarque qu’il n y a pas des injures qui visent les bisexuels, et les transsexuels : Cela est dû à l’ignorance de la masse, une masse qui ne différentie pas entre un homosexuel, un bisexuel, un transsexuel, et la nouvelle catégorie : Hétéro-bi, Hétéro-Homo (Une catégorie qui inclus des hétérosexuels sures de leur appartenance mais qui pratiquent l’homosexualité afin d’assouvir des besoins sexuels sans courir les risques de la grossesse, la blâme de la société qui soupçonne toute relation homme/femme avant les liens du mariage, etc… Un bon nombre d’entre eux pratique l’homosexualité en prétendant que c’est la nouvelle fashion, l’unique façon d’assouvir ses désirs loin des soupçons de la société).

Résistance : Comment résister à la langue et ses transmutations :

La résistance, une réaction à une oppression, peut prendre différente formes : la résistance peut prendre la forme de protestations, d'assaut, etc… Mais la résistance peut être aussi une résistance linguistique. Dans ce cas, la réaction est purement linguistique…

Le Modèle d’Audré Lorde :

On peut prendre le modèle d’Audré Lorde, poète féministe et militante lesbienne noire ; A. Lorde suppose que « parler, s’exprimer, et retrouver son passé et son héritage (héritage et culture homosexuelle qui ont été « silencer » par la société et le fameux modèle dominant) sont les meilleures façon de résister.

Personnellement, j’approuve ce modèle de résistance, mais je considère, en même temps, qu’une résistance pareille n’est pas suffisante au sein de la société Tunisienne parce qu’on nous donne pas droit à des plateformes d’expression dans un pays qui se dit et se montre à l’échelle internationale comme étant un pays de libertés.

Un mot pour un mot :

Résister linguistiquement peut signifier aussi répondre à l’insulte par une insulte. Mais une résistance pareille n’aboutira qu’à la dégradation linguistique et à une animosité plus signifiante que celle dont on est témoin. Une résistance pareille peut aussi montrer qu’on est capable de faire face, et qu’on n’a pas peur de la « société-policier ». A la fin, on peut conclure que cette résistance est exactement comme une arme tranchante qui peut blesser l’autre mais qui nous blessera sûrement si on n’arrive pas à la bien manipuler.

Absorber les mots :

Je considère celle-là comme une résistance linguistique très intelligente et sagace. Absorber les mots, veut dire absorber les insultes, les accepter et les transformer en une fierté, un titre qui montre à la fois notre souffrance, la haine de l’autre, notre détermination à continuer un chemin semé d’épines : « Ena mibouna, mes amis sont mwabna, Kriouka, tchech, Yarhem Ammi, etc… et on vit dans un monde différent, dans un « Tish-Tish Land » au couleurs de l’arc-en-ciel… Un monde de résistance, de partage, de différences, de conflits, de souffrances, un monde de couleurs… »

Vive l’Homosexualité, Vive la Tish-Tish Land !!!

-Faithinlove-

Lesbian Wineglass


Drinking Wisdom from her Lips

“Some say the Muses are nine: how careless!
Look, there's Sappho too, from Lesbos, the tenth.”

-Plato-

I have heard her story thousands of times; ancient accounts dating back to the era of antecedents tell that she is legendary, fabulous, a mythical creature that many admire and wish to come across. So many legends, so many stories and writings have attempted to describe her, and comprehend her mysteries, yet in vain; none has seen her; none has met her. Some tell she has never existed and pretend that the human mind's eye has created her from nonentity; others say that her story is the fruit of scraps of frustrated desires; others believe that she had existed and that she had the greatest and strongest woman ever, an exceptional lady in love with her body and the similar, a rebellious and astonishing woman. Accounts are different for truth cannot be pinned down with facts and evidence.

All I can tell is that she had existed; she was real as much as I am, a woman liberated from subordination to males, a woman capable of satisfying her own desires, capable of loving the similar, and listening to the call of her body. Sometimes, I feel her alive in me, as if all her elements are running in my blood quenching my thirst for glory and love; sometimes, I feel like she is gazing at me, watching my steps and beseeching the helpless me to revive her splendour and spread her words of love and pride. One day, I was sober enough to see her blood and flesh before my eyes; she was drinking from my wineglass and whispering,

“Here you are, a little child of me, yet I have never given you birth; all I can engender is love; here you are drinking in the late hours of night and thinking, pondering like a Buddha; I know that your path is thorny like my path was, like the path of every rebel and dissenter is. Torture is part of our life; we can never be heroines if we sleep on silky bed sheets and feather-stuffed pillows; we can never be heroines if we lift the white flag and melt in the crowd; torture is the elixir of bravery and intrepidness; the more they will persecute, the more we will become obstinate and adamant.

So fill my wineglass

with your tears, so I can taste the bitterness in you and loose mind, so I can share your pain and savour the sour cocktail making you strong and great. Fill my wineglass with your torments and agonies and gaze in my eyes; you will see them torments and agonies turning into two fireballs ready to annihilate the whole world in seconds, ready to flatten and ruin the civilisations of the blind, dumb, deaf, and ordinary. Your tears taste so bitter, and in bitterness, we learn how to survive, grow and swell; so give me some more and fill the glass; I want to drink with you, loose mind and let my angels and demons free.

Fill my wineglass

with you laughs and smiles so I can savour the light moments and delights of yours, so I can take pleasure in your pleasure and satisfy the ancient legendary woman emerging from her tomb. Drinking from your memory anecdotes and stories of delight, I am feeling alive, animate, breathing. Fill my glass with your laughs and smiles for I know for sure that delights have come your way; life is half-black and half-white; and between the black and the white, we move back and forth, we take and we give, we remember and we forget. Your laughs and smiles have the same taste as my laughs and smiles for you are witnessing today the same pleasures I savoured in times of yore; you are a child of mine, something in your blood calls my name, yet, I have never given you birth; all I can engender is love.

Fill my wineglass,

with poison so I can savour the all the kisses of the cobras you have known; I recognize that falling in love with a woman is like falling in love with fatality; it has never been easy to kiss a cobra, a daughter of Lesbos; every kiss tastes different and can be lethal; every kiss tastes sweet as you ask for more poison. We live by venom, loose mind with venom and die for more; the cobra dances to hypnotise us; she moves right then left; she fixes us with her gaze until the cobra in us comes to life; she shares the dance, sweet dance of cobras kissing and imparting venom till falling over in the midst of pleasures. The dance is everlasting as the music of the flesh is ceaseless; bloods on their lips, cobras maintain the dance; the poisons of love in their blood, cobras never breathe their last.

Fill my wineglass,

with love and passion, passions that have ignited your madness and insanity, passions that have rendered you strong, sometimes weak; I want to savour the taste of your passions in their gusto and fervour. I know that your heart is like mine consumed by feelings and unrivalled sensations; I know that you are ready to go into hell for the sin of passion for your passion is greater than fires and heavens, for your passion is true and overwhelming. Fill my glass with your passions for I want to drown in the seas of love and never emerge again; I want to dissolve in the oceans of passion and never come back again. Fill my glass with the hazardous adventures of your heart; I am loosing mind; I want to loose mind; I want to travel to your world and share it all with you, as you have been sharing all with me.

Stop,

not a single drop; stop; do not spill more in my empty glass; I am no more able to stand to my feet; I feel like soaring in the air; I am soaring like a dove as if I am rising to heavens; I am inebriated it seems; just listen to me for I want you to know that I am not a myth; in me, you live, as in you, I subsist. We are the cobras, the atypical, exceptional women in this world; we are love, passion, tears, laughs, smiles, poison, and bitterness; we are threat as we are compassion; we are power in the world of the blind, dumb, deaf, and ordinary.”

Note: I referred to Plato’s depiction of Sappho in line with a Lesbian culture and history I esteem; yet, in my text, I was not speaking of Sappho but of the first Lesbian in human history whom accounts and historians failed to designate. For this woman, the first Lesbian ever, I dedicate this note.

-Faithinlove-

The Symphony of Odium


Come, and Leave, and Forget Me

I am the maestro; I am waiting for the orchestra of words to come and take seats; virtuoso musicians, words are; they will perform the best writing ever and take souls so high, out of the stage, to somewhere above the sky. I am the maestro and the language will follow the moves of my baton, the moves of my soul, which is swaying, between pain and pain to dictate only the tempo of pain. Music, I want to transform words into music, a composition that excavates deep into the spirits of my audience; I will dig and dig into spirits until they drown in tears, until they die in grief. I am the maestro, greater than Beethoven and Mozart; you do not need to pay to attend my show; my spectacle is free and you will pay, you will surely pay after hearing the heartbreaking piece of music, the killing air; you will pay with your tears.

So just come, and leave, and forget me…

I am dust, stardust; I am made of something magic, you cannot estimate; I am away from you and close to you; I am gravitating with the planets and dancing amidst the meteors. I am the essence of the universe; you feel me in easily; you cannot get me out; but, sorry I will leave you; I will kill you with grief for I am born out of pain to live in pain and dissolve in pain. I am dust, stardust, desert dust; I will blind you for I do not want you to see the glare and the splendour of me; I am a myth that you will never appreciate or comprehend. I am dust and I invite you to come in and try to stare at my grandeur; I will rise in the air, whirl and whirl in pain; I will hack into your eyes to hurt you, and hurt you, until tears fall down, until blindness touches down. I am dust, a blinding dust; I am pain, a killing pain; I was born in pain, to live in pain and dissolve in pain.

So just come, and leave, and forget me…

I am an angel; I forgot my wings in heaven; I guess some demon stole them when I left; I do not need wings to fly; angels soar above; they need no feathers. I am a creature made of light to drown into darkness, and dig into woe for this world of yours is but pain and pain and I have been used to drink, eat, and breathe pain since I came down from heaven. Do not try to approach me and stare at me from far, devilish devils of hatred and odium; stare for my simple apparition will hurt you to the bones until pain cries for pain, until hatred burns hatred, until hell comes down to earth. I am an angel, made of glaring light, born in heaven to live in pain and dissolve in pain; I am the unreachable, the mysterious, the different, the mythical; I am light in darkness and you are darkness in darkness.

So just come, and leave, and forget me…

I am fire, fire that heals, fire that purifies, fire that burns; I am fire; I am a volcano in the course of eruption; I will bury you underneath my magmas; I will smoulder you for you are but pain and grief to me. I am flames rising to purify your dirty souls dreaming of heaven and preaching hell on earth. I am flames that will get you rid of your sins for you are erring each day more and more in the name of your divinities, divinities that created me to put you to fire, to reduce you to ashes, until faith disappears, until madness comes along, until civilization declines. I was born in pain to live in pain and dissolve in pain; come along and stare at me; come along for I am waiting for you to feed my fires with your rotten bones; I will leave your skulls aside like trophies that tell of grief and of sorrow.

So just come, and leave, and forget me…

-Faithinlove-