samedi 31 janvier 2009

L’art d’aimer et de définir l’indéfini

-Wassily Kandinsky-




L’art d’aimer et de définir l’indéfini

Parfois on tente de définir l’indéfini, l’évasif ; parfois on recherche un sens et une logique à ce se qui se manifeste comme une aliénation et une illogique ; l’amour, cet évasif, indéfini, aliéné et illogique, existe-t-il vraiment ? et qu’est ce que c’est que cet « amour » ? Comment peut-on définir ce qu’on n’arrive pas à comprendre ? Multiple, différent, variable ; chacun de nous le scrute, et chacun de nous l’expérimente ; et chacun de nous lui colle une définition et à la fin on se retrouve en face d’une multiplicité d’idées, d’expériences, et de définitions. L’amour, le plus noble des sentiments, le plus fortin aussi, et le plus néfaste ; cet indéfini q’on sollicite, qu’on apprécie, q’on souhaite à soi-même et aux autres, n’est à mes yeux que noblesse, un désiré qui m'assiste à se sentir vivante : un cœur qui bat la chamade, une respiration irrégulière, un délire immense…

Je me rappelle la première fois quand je t’ai vu : un regard perçant, un sourire tranchant, un si beau tableau, une si parfaite œuvre d’art. Devant la beauté, une beauté qu’on discerne que pendant un moment d’aveuglement total ; tous mes sens se sont éclipsées et à ce moment là, je ne pouvais sentir, voir ou entendre rien de rien ; je ne pouvais que te voir, te sentir et entendre simplement et uniquement ta voix. Mille questions, t’as laissé derrière avant de partir ; un effet bizarre d’un simple regard et d’un simple sourire. Parfois, on vient, on part ; et on s’éloigne et on est tout à fait inconscient de la résultante de ce passage, simple passage à nos yeux, dévastateur, ou agréable pour les autres…

Il fallait que je te revoie ; il fallait que je te reparle ; il fallait que je fasse quelque chose, que je trouve un moyen pour te dire que je ne comprends pas ce qui m’est arrivé ce jour là ; il le fallait… La personne qui provoque la controverse est la seule capable de la défaire ; et je ne voulais pas des réponses à mes questions ; je voulais simplement te regarder dans les yeux une deuxième fois ; je voulais simplement entendre ta voix une deuxième fois ; je voulais simplement te revoir : un regard perçant, un sourire tranchant, un si beau tableau, une si parfaite œuvre d’art.

Nerveux est parfois l’admirateur devant la grandeur de l’art, et nerveuse j’étais, et nerveuse je demeurerai devant la grandeur d’un si beau tableau esquissé au féminin, une si belle création qui ne manque pas de profondeur et d’éclat. Et si t’es une œuvre d’art, je me contente de te regarder, et je n’essaye pas de te comprendre, ou de comprendre les sensations que t’incite en moi. J’apprécie ; je scrute ; je savoure et je m’incline devant l’esthétique, l’artistique, le beau, devant ta grandeur qui se dévoile lettre par lettre, alinéa par alinéa pour enfin désigner celle qui détient : un regard perçant, un sourire tranchant, des éléments indispensables pour composer un si beau tableau, une si parfaite œuvre d’art.

Si je pouvais décrire l’immensité de cet emportement et de cette frénésie, je ne l’aurais pas fait de peur de corrompre ce qui me dépasse et me surpasse. Les milles questions que t’as laissé derrière progressent et s’étendent, une toile qui s’étale pour me retenir comme une proie conservée pour le prochain dîner de la pharamineuse passion ; une toile, un si beau tableau, une véritable œuvre d’art est ce dessin que t’as gravé dans mon cœur… Les mille questions que t’as laissé derrière progressent et s’étendent, elles se transforment en mille sensations exquises ; elles se colorent ; elles se déshabillent et m’emportent avec eux dans un métamorphose qui vise le perfectionnement et l’adoucissement. Ton amour est art ; tu es art ; et tu engendres que l’art, et à la fin, je me sens une passionnée d’art, une passionnée d’un regard perçant, un sourire tranchant, un si beau tableau, une si parfaite œuvre d’art.

Dans tes yeux, je retrouve une paix qu’on m’a dérobée ; et je vois un empire qui s’effondre et un empire qui saillit ; et je me perd et je me retrouve pour me perdre à nouveau ; et dans tes yeux, je plonge mes pensées ; je me cherche et je ne me trouve pas. Dans tes yeux, je vois une histoire qui s’achève et une autre commence : je m’accroupi et je fixe ton regard ; ce regard qui ôte ma raison et me procure une aliénation délicieuse. Je ne fais que me dissoudre ; je ne fais que me perdre et je désire me perdre dans ce regard et de ne jamais me retrouver : d’un regard perçant, un sourire tranchant, un si beau tableau, une si parfaite œuvre d’art.

-Faithinlove-

vendredi 23 janvier 2009

C’était le temps, le beau temps


C’était le temps de l’innocence, le temps de la naïveté en pleine effervescence ; c’était le temps, le beau temps, pas un seul nuage dans le ciel des rêveries, pas d’orages ; c’était le temps, le beau temps ; c’était le printemps de la vie…

Amoureuse d’une fille que je connaissais de loin, de très loin, que je connaissais et que je ne connaissais pas, un prénom, un visage, une lycéenne en tablier bleu, une adolescente, juste comme moi une farfelue adolescente… Amoureuse, je fermais ma chambre à clos ; je mettais la même chanson, toujours la même chanson, et je m’allongeais sur mon lit, rêveuse, amoureuse ; je m’allongeais et je me rappelais son visage, sa démarche et son regard ; je m’allongeais et je me sentais seule au monde ; je me sentais si placide et si heureuse… Et quand on frappait à la porte, quand on me réveillait de ce si beau rêve qui ne me coûtait rien, je sentais la rage grimper pour enfin atteindre mon regard qui ne savait pas cacher la vérité… Agacée, j’ouvrais la porte ; je demandais un peu de paix, puis je refermais ma tanière ; je remettais la même chanson, un air que j’aimais autant que je l’aimais elle…

La même chanson, un papier sur le bureau, un crayon, un petit dessin ou un poème à la con pour dire ‘je t’aime’, des lettres qu’elle ne lira jamais, et qui sommeilleront entre les pages d’un livre « Les Malheurs de Sophie », « Robinson Crusoé », « Gulliver », ou pire que ça, « Alice au pays des merveilles »… La même chanson, et j’avais presque treize ans ; des lunettes de vue pour mieux voir, des mains salies par l’encre ou l’aquarelle, et elle, j’avais qu’elle, elle hantait mes rêves, mes pensées, mon esprit… La même chanson, et je me rappelle que c’était si bon d’entendre la même chanson ; c’était aussi si con d’écrire la première lettre de son prénom sur la couverture de mes livres, mes cahiers, mon tablier, et mon pantalon…

Amoureuse, dingue amoureuse, je me tenais debout devant la porte du lycée, un walkman Maxwell, et des écouteurs, et la même cassette, et la même chanson ; j’attendais une éternité pour la voir passer indifférente comme elle était ; j’attendais et j’attendais et j’écoutais la même chanson… Amoureuse, dingue amoureuse, je la guettais de la fenêtre de la salle 11, qui donnait sur la cour ; une si belle créature, une si délicate rose qui ne se fanait pas, elle était… Amoureuse, dingue amoureuse, je haussais la voix dés qu’elle passait à côté de moi : une stratégie pour attirer son intention, une stratégie à la con puisque je racontais que des histoires à la con… Amoureuse, dingue amoureuse, toujours rêveuse, toujours ailleurs, j’accumulais que les punitions : les exclus, les convocations de parents, et, et, et la blâme de mes chers professeurs… Amoureuse, dingue amoureuse, je volais de la craie pour dessiner un cœur et deux lettres à l’intérieur… Amoureuse, dingue amoureuse, j’essayais de devenir l’amie de ses amis ; je leurs offrais des cadeaux ; je leurs passais les séries de maths, et je jouais le rôle de Mademoiselle Sait Tout, Mademoiselle Détient Tout…

La même chanson, et quand le fil de la cassette, pauvre cassette torturée se coinçait à l’intérieur de mon walkman Maxwell chéri, je faisais tout pour le retirer doucement, délicatement… Parfois le fil coinçais vraiment et il s’éraflait : un peu de colle, de scotch peut-être… doucement, je recollais ; je remettais la même cassette ; la même mais un peu abîmée ; la même chanson, et je souriais comme une imbécile, juste une enfant qui rêvait… Amoureuse, dingue amoureuse, je faisais un effort colossal pour l’impressionner : J’achetais toutes les magazines, et toutes les cassettes, et je regardais toutes les séries, et tous les films : juste pour « être à la page », et l’impressionner... Amoureuse, dingue amoureuse, j’assistais à toutes les fêtes et tombolas au lycée et je dansais comme une dingue en la poursuivant; je ne voyais qu’elle ; et je ne faisais que m’approcher d’elle ; je dansais, et je dansais « La Macarena » ; je dansais sur les rythmes de « I shot the Sheriff », et « Un, Dos, Tres, Maria »… Et quand je me fatiguais, je cherchais un coin pour se reposer et la regarder, juste la regarder, l’observer et la contempler… Amoureuse, dingue amoureuse, je l’aimais ; je l’aimais de loin, je l’aimais simplement, et je n’osais pas le dire ; je me contentais de l’aimer et de rêver…

Et quand elle s’approchait, je me figeais ; je cessais de baragouiner et de rêver; je fermais les yeux ; je sentais sa main frôler la manche de ma veste, et je sentais un plaisir, simple plaisir, énorme plaisir ; je sentais son parfum, et je risquais de m’évanouir… Amoureuse, dingue amoureuse, je rêvais ; je n’osais pas ; je dansais ; j’espionnais, je faisais l’Intéressante ; je rêvais… Je me rappelle cette innocence ; je me rappelle le temps de l’innocence, le temps de la naïveté en pleine effervescence ; c’était le temps, le beau temps, pas un seul nuage dans le ciel des rêveries, pas d’orages ; c’était le temps, le beau temps ; c’était le printemps de la vie…

Est-ce que j’ai changé ? Bon, bref, et ben, Non…

-Faithinlove-

lundi 19 janvier 2009

Ma victoire n’est que ma défaite


Ma victoire n’est que ma défaite

Pile ou face ? Aucune différence, c’est la même pièce de monnaie

J’aurais aimé écrire ces mots avec mon sang, mais je doute s’il me reste encore un peu de cette substance ; ils ont fait couler tout mon sang et on m’a regardé saigner dans tous pays et toutes nations. Comme le prétendu Christ, j’ai souffert sur la croix de cette humanité ; on m’a vidé de tout mon sang, de tous mes rêves, de toutes mes larmes, et là, me voilà, encre noir sur papier blanc, écrite pour s’écrire et partir, et disparaître…

Comprenez-vous ?

Je garde l’amertume de tous ces cafés noirs consommés le soir ; cafés et cigarettes retiennent ma chère insomnie que je souffre avec toute fierté et à laquelle je goûte, si pure et si morbide, avec toute satisfaction. Mes yeux qui ont vu mon sang couler jusqu’à la dernière goutte ne peuvent plus se refermer; et mes lèvres qui ont goûté mes larmes jusqu’à la dernière gouttelette ne peuvent plus parler. Dans mon silence, je m’écris, encre noir sur papier blanc ; je m’écris, je pars et je disparais…

Est-ce que vous comprenez ?

Je me prosterne devant mon impuissance ; je salut ma déficience et j’admets ma défaite devant cette armée d’illusions ; avec mes propres rêves, j’ai incinéré ma réalité ; avec mes propres larmes, j’ai inondé mon présent ; et avec mon propre emportement, j’ai dévasté ma vie. Je suis cendre et pas Phénix, et de mes cendres, je ne pourrais jamais renaître ; je m’écris, encre noir sur papier blanc ; je pars et je disparais…

Arrivez-vous à comprendre ?

Et le soir ? Le soir, cet inconnu vêtu en noir, n’est qu’un témoin qui a contemplé chaque partie de moi faire le deuil de chaque partie de moi. Le soir, quand il fait si froid, quand je tremble comme une plume au bord d’une fenêtre; et je tombe comme un arbre au centre d’un ouragan, je m’assoie et je partage mon pain avec ces fantômes de la solitude ; ils viennent pour enfin partir, et je m’écris pour demeurer ; je m’écris, encre noir sur papier blanc ; je m’écris ; je pars et je disparais…

Est-ce que vous comprenez ?

Dans mon silence, j’entends leur hurlement et vacarme ; chaque simplet vient raconter une histoire, une version, et donner un avis, et un conseil ; chaque simplet prétend savoir et saisir la source du savoir, et chacun se prend pour un savant, un sage, ou un dieu… Tous des dieux, et moi, dans ma bévue, je ne crois en aucun ; je cherche le démon et je ne le trouve pas, et je l’implore de disperser la foule ; et il ne m’écoute pas… Je me rends ; je quitte le champ de bataille ; je déserte ; je m’écris, encre noir sur papier blanc ; je m’écris ; je pars et je disparais…

Personne n’a l’air de comprendre…

Une flamme vient danser devant mes yeux et autour de ma peau ; elle danse avec lyrisme et je n’ose même pas la toucher ; lâche comme je suis, je ne fais que la vivifier de peur qu’elle s’éteint ; elle danse ; et danse, et danse ; et rigole comme une cinglée, puis ouvre sa gueule et m’avale, chair et os, encre noir et papier blanc, une histoire écrite pour s’effacer… Cendre je suis et pas Phénix ; et de mes cendres jamais je ne pourrai renaître ; je m’écris, encre noir sur papier blanc ; je m’écris et je m’efface…

Et toi, petite inconnue, venue dans un moment de désir pour partir dans un moment de délire, ne te retournes pas en arrière. La vue est si effroyable et abominable qu’un petit cœur ne pourrait jamais la supporter. Vas… Prends le chemin des autres… et ne reviens plus…

Personne ne comprendra…

-Faithinlove-

vendredi 16 janvier 2009

Pile ou face ?


Pile ou face ?

Face à face, tu me regardais et je te regardais ; tes yeux se baladaient ici et là et mon regard ne voulait pas te lâcher un instant… Face à face, je jouais à pile ou face ; je jouais le tout pour tout ; je jouais, la peur au ventre, comme tout mauvais joueur qui savait d’avance que la chance ne serait jamais à ses côtés… Mais, t’étais là, à mes côtés et je m’en foutais de la chance, du jeu, du monde, des deux anges gardiens, et je ne sais pas si je me voilais la face en pensant que peut être, ou peut être… en gardant espoir dans mes plus grands moments de désespoir…

Face à face, une table nous séparait, et je regardais ton sourire ; je suivais ton regard et je me régalais. Ma tête qui se balançait à gauche et à droite, plus à gauche qu’à droite, était encombrée d’idées et d’images dégénérées : La table n’était plus ; les gens s'effacèrent ; l’heure n’était plus; l’espace n’était plus; et face à face on était ; les deux chaises s’approchèrent ; mes yeux fermés, mon cœur ouvert, un bisou sur ta joue, simple bisou, tendre bisou, un tremblement de terre, enfin quelque part en moi, un cœur qui battait si fort, et toi, toi, t’étais là consciente de rien…

Parfois on ne prend pas conscience de ce qui ce passe autour de nous, tellement on se focalise sur nous-même ; parfois, on ne fait pas attention ; et rares sont ceux qui font attention ; rares sont ceux qui aperçoivent l'imperceptible ; l’imperceptible, ce dangereux presque invisible, ce dangereux qui est plus primordial que le perceptible, le visible, le matériel, et superficiel… Il faut lire entre les lignes, et lire entre les sourires et les regards, et souligner et retenir : Je retiens ton image, tous tes gestes, et tous tes termes, dictions, et phrases ; je retiens ce qui me fait peur, et la peur au ventre, comme tout mauvais joueur, je lance une pièce dans l’air ; je la vois flotter, virevolter, dégringoler : pile ou face ; qui sait ?

J’ai appris que c’est fou de mettre sa vie en risque, mais que c’est bête de mettre son coeur en risque ; et je préfère la folie et j’abhorre la bêtise… Ce cœur qui bat pour personne et qui a peur de tous les gens et qui se refuge derrière les barrières, en moi, au plus profond de moi ; ce cœur qui adore dormir entre mes bras et me chuchoter ses peines et me raconter ses mésaventures le soir n’est qu’un petit enfant qui n’a pas de logique, qui bat quand il ne faut battre, qui s’arrête quand il ne faut pas s’arrêter, qui pince quand il ne faut pas pincer, et qui aime quand il ne faut pas aimer… Ce cœur incontrôlable qui peut s'attacher à un regard étranger, se dissoudre dans un sourire étranger, n’est qu’un enfant qui découvre le monde, s’en fou des risques, et adore le feu, et adore les poignards ; ce n’est qu’un enfant qui joue à pile ou face, et se voile la face…

-Faithinlove-

mardi 13 janvier 2009

Destiné à une étude psychologique d’un psychologue futé


Vivre vingt-huit siècles ou plus

Vingt-huit années se sont écroulées, et je ne sais plus où je suis, et vers où mes pas vont me mener ; je ne sais plus si c’est eux que je défends, ou si c’est moi qui n’arrête plus de se défendre, se défendre de leurs imbécillités et de la haine des autres… Je vieillis chaque jour ; et chaque jour passe comme un siècle, et m’apporte ce qu’un siècle peut m’apporter ; parfois je sens que je sais tout, et parfois je sens que j’ignore tout et parfois je me sens comme un olivier au milieu d’une terre aride : l’âge et la sécheresse, le vent qui souffle, et le vide…

Vingt-huit années se sont écroulées, et c’est la fatigue qui m'usurpe et délave tous mes couleurs et dérobe tous mes rêves. J’observe ce sentier s’étendre chaque fois que j’avance, et je me dis que cette infinité m’assassine, et je prie ma mort de survenir ; chaque histoire a une fin, et j’attend impatiemment la fin de la mienne, la paix, rien que la paix, et la paix devient mon seul désir, ma seul aspiration, mon seul amour, une passion…

J’aimerais tant reposer cette tête lourde encombrée de pensées futiles et de pensées sérieuses sur le sol, dans le froid, pierres dessus, pierres autour, marbre, ou simples pierres… J’aimerai tant allonger mon corps sur la poussière et devenir poussière, devenir légère, insignifiante, inerte… J’aimerai tant partir, tout laisser derrière et se rappeler de rien, j’aimerai tant faire ce voyage injustifié, justifié, sans moyens, sans valises, sans passagers, sans rien…

Vingt-huit années se sont écroulées, et je regarde ce monde du haut de ma tour ; j’observe tout et je ne rate pas une miette ; mes yeux s’affaiblissent, mon ouie aussi ; il me reste que la parole, quelques mots, une histoire à raconter, et dans l’histoire, il y a mille et une histoires ; il me reste qu’à tout raconter avant de quitter… Les mots d’amour me reviennent si jeunes, et les maux d’amours aussi m’envahissent si ardents ; les dessins du passé tracés et non retracés se mettent comme une voile sur mon visage : un tableau si hideux et ignoble…

Vingt-huit années se sont écroulées, et je ne sais plus si ce cœur bat encore; engourdi, apathique ce cœur est devenu et je le comprends et je ne lui en veux pas. Je lui ai fait beaucoup de mal… Pendant les vingt-huit années, ce cœur a souffert tous genres d’épreuves et douleurs ; ce cœur a combattu des guerres vaines, des guerres futiles ; et après ces guerres de passion acharnées, je comprends son malaise et mon malaise ; on a enduré tous les deux nos pertes, et on a fait tous les deux nos deuils… Des rêves envolés, une innocence perdue, des utopies brisées : si dure est la guerre de passion ; c’est si dur de se blesser et de blesser son cœur vainement…

Vingt-huit années se sont écroulées ; je ne cherche plus ; je n’attends rien ; je veux juste me reposer ; déposer mes fardeaux sur du papier puis partir quelque part, nulle part, ailleurs… Quand on perd la religion, la foi, l’espoir, et nos rêves, on devient un simple mirage que personne ne peut rattraper ; on devient une énigme impossible à résoudre ; on devient grand, plus élevé que toute la race humaine ; on devient en quelque sorte extrahumain, et fabuleux… Cette extra-humanité est difficile à survivre avec les simples gens de tous les jours ; elle devient un embarras ; elle devient pesante et fâcheuse ; et on sait que cette extra-humanité peut nous coûter très cher : un asile de fous peut-être, une prison, une expulsion hors de la soit disons civitas civilisée de la race intelligente…

Vingt-huit années se sont écroulées ; et voilà rien ne peut me surprendre, me duper ou me marquer ; je vois tout actes comme simple bêtises ; je considère toutes les histoires comme simples répétition ; je cherche la créativité et la fécondité vainement ; et je me moque des autres, de leur enfantillage et puérilité… Rien ne me surprend au moment où je m’attends à tout : au pire et au plus pire que le pire ; rien ne me surprend ; je sais tout ; je m’attends à tout ; ils s’attendent à rien ; ils ne savent rien : je suis l’inattendu, le fortuit, l’imprévu et l’improvisé… Au moins, grâce à mes réactions farfelues et mes actes et gestes déments, je sens un semblant de créativité et d’originalité autour : je me surprends ; je me marque ; je me dupe…

Vingt-huit années se sont écroulées ; vingt-huit misères et quelques centaines de bières ; et j’attends la fin de l’histoire avec hâte… Il faut dire que je m’ennui dans ce monde ; il faut dire aussi que je ne retrouve plus du plaisir ; après tout, il n’y a plus rien à explorer : je connais tous les débuts et toutes le fins ; je connais la simplicité et la complexité… Je m’ennui et je veux tellement reposer ma tête sur le sol, dormir éternellement, ne plus entendre une voix, ou une futilité ; ne plus écouter de bêtises ou de mensonges, aucun bruit, aucune vie, le silence total, et le froid glacial…

Vingt-huit années se sont écroulées ; et si je pars et si cette aimée paix se réalise enfin, j’aimerais bien qu’ils viennent boire leur vin prés de ma tombe ; j’aimerais bien qu’ils viennent faire l’amour sur mon sépulcre ; j’aimerais bien entendre leurs rires, et partager leurs joies ; j’aimerais bien qu’ils déposent quelques cailloux au lieu des roses : les cailloux ne se fanent jamais… et si je pars… J’aimerais tellement partir, me reposer, et déposer toutes mes armes, et tous mes fardeaux…

-Faithinlove-





dimanche 11 janvier 2009

Recette ésotérique pour oublier


Tu es comme les traits de la main, gravés à tout jamais ; et quand je me rappelle de toi ; quand je creuse dans la mémoire, ma mémoire, je te vois si claire, comme si t’étais encore là, un symbole, une statue, marbre, éternelle… Et moi, je n’arrive pas à oublier ; je suis comme une voyageuse qui attend un train qui ne viendra jamais ; je suis comme une idée, volée, censurée, qu’on n’écrira jamais… J’attends ce qui n’arrivera pas ; et j’oubli ce qui arrive, et je perds mon temps et je perds mon souffle, et je perds mon désir d’oublier…

Cigarette, après cigarette, je brûle mon présent sur les feux de ma nostalgie, et mon désir de ce passé, lointain, mais, en même temps, si imminent. La cigarette me consomme et moi je consomme mes souvenirs, des souvenirs si sucrés qui adoucissent le goût amer que tu as laissé derrière. Je ne retrouve même pas mes ruines pour y revenir et pleurer ; t’as tout dévasté, t’as tout détruis… Parfois, je me dis que ça serait mieux de refaire ma vie, de tout oublier et tout recommencer… Je me dis des choses et d’autres, mais, je sais que je suis incapable de tourner la page ; tu es le meilleur chapitre de ce livre intitulé « ma vie »…

Et je veux oublier, et je veux me libérer, et je veux aimer et surtout être aimée, et je veux raser tout ce passé, et ces fantômes et ces spectres qui m’envahissent, et je veux guérir de cette blessure et je veux apprivoiser cette douleur ; je veux oublier… Mais, je ne sais même pas comment me débarrasser de ce sort que tu m’as jeté, sorcière, magicienne, enchanteresse ; je ne sais même pas comment briser ces chaînes, et couper ses attaches, couper tout court avec toi, couper tout, et me libérer…

L’oubli est en quelque sorte une liberté, et je sais que jamais je ne retrouverai ma délivrance à tes côtés, toi qui n’as jamais arrêté de m’asservir, et m’astreindre dans ton royaume, royaume d’amour, mais royaume d’oppression, et de servitude… Je désire m’envoler loin de ta dictature et de la tyrannie de ce passé qui me colle comme de la poussière, et qui m’aveugle et qui m’emprisonne… Si je n’arriverai pas à tourner la page, je la déchirerai entière… Si je n’arriverai pas à passer au chapitre suivant, je te gommerai de l’histoire, mon histoire…

Je sais que tu ne m’aideras pas à me libérer ; je sais que tu veux me garder, une prisonnière de la passion, et du passé, passion passée, qu’il faut dépasser… Ma faiblesse fait ta force, et mon incapacité fait ton aptitude, et à la fin je me rends compte que c’est moi, et seulement moi qui a créé ta grandeur et ton pouvoir… Ainsi, je suis l’essence de ton pouvoir et de ta force ; je suis la source, et t’as peur de la foule et t’as peur de te dissoudre dans la foule, de redevenir une inconnue à mes yeux, une étrangère, une invisible au milieu de la foule…

(J’ai volé la voix d’une amie ; et j’adore dérober… Et à la fin, voilà ce qu’un regard attrayant peut me mener à écrire ou à dire…)

-Faithinlove-

Smoking Causes No Cancer… Yet Smoking Kills


A painter draws the lines
The brush captivates her outlines
The features of her face
In the midst of an empty space

Two eyes and a fine gaze
A little mouth and a kiss I chase
Rosy cheeks soft as silk
Smooth skin as fair as milk

The portrait of my sweet
Tells of majesty from top to feet
Her beauty has no peer
As she ignites an eternal flare

-Faithinlove-

I am a heavy smoker; I have become an addicted; I cannot resist the call of the dreams, which I puff, inhale, breathe in and release as smoke rising in the air, taking different shapes, floating and escaping from me. I take my lighter; I put a dream to fire; dreams taste so sweet; they survive in smoke and die to turn into ashes. I am a heavy smoker of visions and reveries; I am addicted to them; I live in their smoke and like their taste; when dreams burn, I feel them coming in and going out, crossing the whole of my soul and leaving to seek others. I am obsessed with dreams; they haunt me in loneliness and in companionship; I put them to fire; I consume them as they consume me, then I put them to rest in the ashtray, ashes as they are; the wind blows, and they are no more, gone with the wind.

I am a heavy smoker; I have become an addicted; I cannot resist the call of the passions, which I puff, inhale, breathe in and release as smoke rising in the air, taking different shapes, floating and escaping from me. A lighter in my hand, I put my passions to fire; I smoke them; they get in me, then out of me. I stare at them burning like they have been burning inside of me; I stare at them expiring and turning into ashes; from ashes they will rise for passions resurrect; they never die; their burning is purification, a ritual that disinfects the putrid corners of my heart. I have so many passions; I keep them with me to fight the bitter loneliness; passions fill the vacant spaces, heal the agonizing wounds, and cleanse the troubled soul. I put passions to fire; I consume them as they consume me, then I put them to rest in the ashtray, ashes as they are; the wind blows, and they are no more, gone with the wind.

I am a heavy smoker; I have become an addicted; I cannot resist the call of the love, which I puff, inhale, breathe in and release as smoke rising in the air, taking different shapes, floating and escaping from me. Love burns the whole of me whenever I look in your eyes; I put love to fire in return; I burn love that burns me; love and me end up consuming each other, holding each other in an eternal blaze; we turn into ashes; we are no more as we hope you will remember. I am a heavy smoker of love; love causes no cancer, but sometimes I feel out of breath; I put my hand on my chest; I feel my heart throbbing at high-speed; I try to breathe with little hope and I know love will kill me someday, but I cannot give it up; I am addicted to love. I put love to fire; I consume it as it consumes me, then I put it to rest in the ashtray, ashes as it is; the wind blows, and it is no more, gone with the wind.

I am a heavy smoker; I have become an addicted; I cannot resist the call of the lady, which I puff, inhale, breathe in and release as smoke rising in the air, taking different shapes, floating and escaping from me. My lady is so fine; I smoke her with my dreams, passions and love; I smoke her with desires; she tastes so fine when she burns alongside my lips; I feel her in and release her out from time to time so that she can miss me more, as I miss her more and more. I am a heavy smoker of my lady; I am addicted to her; she is my companion in the times of inspirations; she is my inspiration; her smiles and her gazes penetrate the deepest of my soul and revive in me pleasures I cannot describe. She is the fire and she is the smoke; she is the blaze as her flesh burns my flesh when desires invade; I am but ashes. I put myself to fire; I consume myself as my lady consumes me, then I put myself to rest in the ashtray, ashes as I am; the wind blows, and I am no more, gone with my passion for her.

-Faithinlovewithyou-


mardi 6 janvier 2009

Lesbienne Erotique !


Ce soir, on fera l’amour ma chérie… Ce soir J’allumerai toutes tes flammes et j’éteindrai toutes les bougies, et je fondrai mes lèvres comme de la cire sur ton corps, et tu m’allumeras encore et encore…

Douce créature, peau de soie, chaleur immense… les baisers se posent là et là bas, un peu partout, et je dessine sur ton visage tous mes désirs et mes envies… Tu t’approches ; ton corps tremble ; tes yeux rayonnent ; ta chaleur remonte et j’attends, j’attends le bon moment pour te mordre le cou, te griffer la peau, et te saisir avec force et te saisir avec douceur ; j’attends ; j’attends, l’éruption d’un volcan… Femme douce… Femme sauvage… Femme Flamme…

Mes mains caressent ton corps ; mes mains adorent ces courbes et ces rondeurs… Plus belle sculpture du plus doué sculpteur… L’art c’est toi, la beauté aussi… Je te caresse encore et encore, et tu brûle encore et encore et les désires me brûlent encore et encore, et je fonds ; je me dissous et mes envies remontent encore et encore…

Prés de tes lèvres, j’aspire tes souffles, et je sens ton âme s’approcher petit à petit, encore et encore; je ne pense qu’à pénétrer cet âme, se perdre là dedans, te voler la vie, te voler l’âme, te prendre entière en moi, te prendre avec douceur, te prendre avec force, te prendre et te garder, ce soir, et l’éternité…

Un baiser… Tu trembles encore et encore… Un baiser… Tu commences à perdre conscience, et je commence à retrouver mon chemin… Un baiser… Je saisis ta lèvre inférieure ; je la prends entre mes deux lèvres… C’est si bon de t’embrasser… Femme délicieuse, au goût piquant mais aussi doux, goût fort, goût raffiné, goût unique… Ma langue tourne ; elle danse ; et je ne sais pas ; je ne sais plus ; est-ce moi qui est entrain de te suivre ? Ou est-ce toi qui est entrain de mener la danse ? Je me perds ; je perds ma tête ; et je perds mon corps, et je perds mon souffle ; et je te désire encore et encore….

Mon sang circule de plus en plus vite ; et je ne sais plus si c’est le sang ou si c’est toi… T’es dans mes veines ; tu circules en moi ; et je te veux encore et encore… Entre deux seins ma tête se pose ; mes doigts jouent une musique douce, une musique folle, sur ta poitrine ; je pince ; je caresse ; j’embrasse ; je suçote ; je tête ; je mord ; et j’écrase ; je relâche et tu te lâches, et je me lâche… Mes mains dansent encore… mes doigts jouent cette musique encore et encore partout sur ton corps…

Sur ton ventre, mes désirs prennent feu ; ce n’est plus de la chaleur ; c’est presque un incendie… Un peu plus bas… Encore plus bas… Mes lèvres cherchent ton mystère : Ce qu’on cache le mieux, c’est qu’il y a de mieux… Ce n’est plus la même chair ; ce n’est plus la même odeur… J’écarte tes jambes et j’explore encore et encore… Mes mains jouent encore et encore sur ta peau… avec ces courbes, et avec ces formes… Plus céleste sculpture du plus grand sculpteur… Je me perds et je persiste encore et encore…

Jambes écartées… La reine ouvre les portails de son palais… Un clitoris, un diamant… Deux lèvres et mes lèvres, et tes lèvres, et encore et encore et encore… Et j’explore, et je cherche… ton plaisir, avant le mien, et je me perds et tu me guides ; ton souffle me guide, tes gémissements, tes frissons, tes mouvements… Me voilà pénétrant pour explorer encore et encore, un tunnel qui mène au trône peut être, sûrement, ce muscle qui se relâche, et ce portail qui s’ouvre, et cet inondation qui m’inonde, et ces eaux et ce miel qui coule, et ce royaume qui se dévoile… encore et encore… et tes gémissement qui pénètrent mon ouïe encore et encore, et ta voix qui hurle encore et encore… et ce corps qui s’agite encore et encore, et cette chaleur qui remonte encore et encore… et cette flamme qui brûle encore et encore… et encore et encore… Ma femme encore et encore… Ma flamme encore et encore… Encore…

Jouissance, plaisir, satisfaction, délice, orgasme… Jambes écartées, royaume conquis, une paix… Mais comme César, je n’aime pas la paix… Je te referai la guerre encore et encore… avec force, avec douceur, toi et moi, le pacte de paix ne dure jamais !

-Faithinlove-

dimanche 4 janvier 2009

Ce qu’il ne faut pas dire


Je suis une femme, et j’aime une femme

C’était en hiver, une nuit si glaciale ; il pleuvait fort dehors et j’étais entrain de dessiner quelque chose sur la vitre de la fenêtre ; j’étais si bonne en dessin, mais je ne faisais que reproduire ce que je voyais ; réaliste, j’étais, enfant aussi, j’étais.

Quatorze misères j’avais, une enfance dure, une rage au ventre, et une envie exorbitante de s’exprimer, de parler, de dire « ce qu’il ne faut jamais dire ». On m’a appris à mâcher les mots, les mastiquer et les dévorer ; mon père connaissait très bien la censure ; ma mère aussi ; ils m’ont élevé sur les genoux de la contrainte, la réprimande, et le silence. Mon cher papa disait que notre pays est si petit dans sa liberté, si grand dans son aphasie; et mon cher papa m’aimait fort, si fort ; cet amour lui sautait des yeux, des yeux qui pleuraient que pour moi : une façon de s’exprimer peut-être, de dire je t’aime !

C’était en hiver, une nuit si glaciale ; il pleuvait fort dehors et j’étais entrain de dessiner quelque chose sur la vitre de la fenêtre ; j’étais si bonne en dessin, mais je ne faisais que reproduire ce que je voyais ; réaliste, j’étais, enfant aussi, j’étais.

Délicatement, elle s’est approchée, et finement, elle m’a caressé les cheveux ; elle adorait me cajoler et j’adorais la regarder ; je voyais en en elle « la Femme » ; enfin, elle était vingt-cinq misères plus âgée que moi. Chaque fois qu’elle m’approchait, je sentais que l’amour me sautait des yeux, des yeux qui pleuraient que pour elle : une façon de s’exprimer peut-être, de dire je t’aime !

Ce jour-là, elle était si douce comme la dernière gorgée de vin ; elle m’a prise par la main et elle m’a demandé de l’accompagner, de la suivre et je n’ai fait que la suivre, suivre ses pas, suivre mon cœur, et suivre ma destinée. Dans un grand salon, on étaient toutes les deux, pour la première fois seules ; je savais si bien qu’elle ne me voulait pas du mal, qu’elle voulait juste savoir si son intuition était juste ou pas ; elle voulait me découvrir, et je ne voulais que pleurer entre ses bras pendant un bref moment éphémère.

Elle : « Tes regards ? »
Ma stupidité : « C’est innocent.. »
Elle : « Je sais très bien que c’est innocent, mais tes regards me traversent comme une flèche… Tu connais l’histoire de Cupidon ? »
Ma stupidité : « Oui, bien sure que je connais ; je l’ai même vu, Cupidon, sur une carte postale l’autre jour »
Un fou rire …
Elle : « Parfois je me sens stupide, et je réagis comme une aliénée, mais bon…Je parlais d’un autre Cupidon, la mythologie grecque… Il faut lire Imen, il faut lire… »
Un moment de silence étouffant…
Elle : « Tu aimes à satiété la poésie ; cette littérature Arabe classique. J’ai plein de bouquins et je voudrai bien t’offrir quelques-uns… Mais je sens que cet amour cache un mystère, un autre amour peut-être… En un amour, on trouve de multiples amours, une infinité… »
Ma stupidité : « J’aime les mots, les images, lire entre les lignes, et rêver… J’aime le silence bruyant du livre, lire et écrire « ce qu’il ne faut jamais dire »… »
Elle : « Et qu’est ce que c’est que ce « ce qu’il ne faut jamais dire » ? »
Ma stupidité : « il ne faut jamais le dire ».
Elle : « Tu peux l’écrire dans ce cas ».
Ma stupidité : « Je commence à apprendre, et parfois je me dis que jamais j’arriverai à écrire, enfin écrire bien… »
Elle : « Tu écris bien, si bien à ton âge… J’adore te lire, et je sais que tu as du talent… Je suis sure qu’un jour je deviendrai un de tes personnages et je veux bien que tu prennes soin de moi sur la feuille. Rends-moi belle, superbe, magnifique. Rends moi Femme sur du papier ; fais de moi un ange ou un démon, une vérité ou une fiction, rends-moi Femme… »
Ma stupidité : « Mais vous êtes déjà Femme, belle, superbe et magnifique… »
Elle : « J’ai envie de te prendre entre mes bras, de te serrer fort, et de te dire « ce qu’il ne faut pas dire » ; j’ai envie de t’embrasser, mais je n’ai pas le droit de le faire ; je ne peux pas le faire … »
Ma stupidité : « Moi aussi j’ai envie de vous dire « ce qu’il ne faut pas dire », mais je préfère prendre mon silence entre mes bras et l’embrasser… »
Elle : « Tes regards ? »
Ma stupidité : « Du feu, un incendie, un interdit, un sacrilège… »
Elle : « Mes regards aussi… »
Ma stupidité : « Du feu, un incendie, un interdit, un sacrilège… »
Elle : « Que ce feu brûle à jamais… Qu’il t’emporte comme il m’emporte… Que l’enfer soit le notre… Tu n’as pas peur de l’enfer ? »
Ma stupidité : « Je ne crois pas qu’il y a un enfer plus monstrueux que mon enfer… J’ai toujours aimé le feu, les incendies, et les sacrilèges… Dieu me créa ; dieu créa mon feu, mes incendies et mes sacrilèges… Un péché, je suis née, un péché je demeurerai… »
Elle : « Tes regards, et mes regards, du feu qui revivifie du feu ; et demain je vais partir, et tes regards demeureront si vifs comme du feu ; et elle brûlera, celle qui viendra ; et elle t’embrasera ; tu m’oubliera ; je serai qu’un incendie distant, un passé… »
Ma stupidité : « Je ne veux même pas réfléchir à votre départ, au futur qui sera passé, et au passé qui sera futur ; je ne veux pas réfléchir aux misères ; vos mots me sont si amères ; et je ne supporte pas le goût de ce mot : « partir », où, pourquoi, quand…. »
Elle : « Tu feras ton chemin ; t’es forte ; tu me dessineras sur une vitre ; ou tu me poseras comme un baiser sur une feuille ; je ferai mon chemin, et je souhaiterai te revoir, plus grande, plus forte, plus femme ; je souhaiterai te revoir de loin ; je n’aimerai guère que t’aperçois les dessins de l’age sur mon visage… »
Ma stupidité : « Les regards, du feu ; je sentirai ce feu même de loin… »
Elle : « J’ai un pressentiment… »
Silence amer…
Elle : « Tu diras un jour « ce qu’il ne faut pas dire » ; tu le feras… Tu dévoreras tes misères, et tu les ressortiras… Tu déshabilleras tous les mensonges, et tu les habilleras à ton goût… Tu voleras mon silence, leurs silences et tu le transformeras en clameur… Tu créeras ton pays ; tu combattras pour accéder à la liberté, et la souveraineté de ta nation ; et ton combat, en lui-même, sera ton indépendance et ton pouvoir, un premier pas sûrement, mais pas le dernier certainement… »
Ma stupidité : « Je ne comprend pas… »
Elle : « Tu comprendras… »
Ma stupidité : « je… »
Elle : « Chut, ne dis pas « ce qu’il ne faut pas dire » ; c’est encore tôt ! Pleure ! Comme je pleure… C’est une façon de s’exprimer, de dire « ce qu’il ne faut pas dire »… »

*************************************

Treize misères après, me voilà ! Je suis rien, si frêle et pas du tout forte… Me voilà, mélancolique et affaiblie… Entre un mot et un mot, je voyage ; et je n’arrive même pas à composer une phrase ; je pense à elle, parfois…. Une Femme, si belle, si superbe, si magnifique… Je me rappelle de son parfum, ses mots, ses gestes, et ses câlins… En ce jour, si mes comptes sont bons, elle fête sa cinquante-deuxième misère… Je l’ai aimé, et je l’aime encore… Je l’aime…

-Faithinlove-

Lady in Red


I Love my Homosexuality

Love is not mere pleasure; love hurts.
Pleasure does not necessarily mean love as pleasure does not call for any emotional entanglement.
Pleasure fades away; love persists.
Pleasure and love, when they blend, give us the illusion of dwelling in paradise.
The paradise of pleasure and love hides hell and all its fires.
Pleasure and love are worth to taste despite the bitterness they engender. None can resist them and only cowards, insensate creatures flee this heavenly, dreadful cocktail.
So trust love and try pleasure.
Trust love, believe in it but do not die for pleasure.
Pleasure dies, fades away, vanishes; love survives eternally.

-(Thoughts a discussion with a friend stirred; I will not tell of the name of this friend; I hope the ingenuity of the person will help him/her guess)-

-Faithinlove-

A tight dress, a tight red dress covering the body of a demy-goddess stole my mind in a place that I do not remember anymore; a place I went to at night, a place that has no address, somewhere I cannot remember. She was going down the stairs gloriously lifting her hand to stroke her hair gently; her eyes, two bright stars sparkling from faraway were gazing at me, fixing me, going down and up, descending and mounting as she was going down the stairs.

My Homosexuality…

It is so strange how intricacy seeks simplicity, how simplicity fears intricacy and how intricacy swallows simplicity. A complex, multifaceted and intricate thing can never be simplified, reduced or classified. There are always questions and quagmires and I have always known that her descent from above, from the stairs and that our meeting that night would change everything in me from my perception of the world to my perception of myself.

My Homosexuality…

That night, the simple was learning how to turn into complex, into different, into rare, mythic, queer, uncommon and special. That night the simple began its process of transformation, its rebirth, its alteration, its greatest achievement, its real creation, its resurrection…

My Homosexuality…

She drew near the disconcerted and anxious me, the troubled girl shivering with admiration but also fear. Her hands touched mine as she was drawing near; her body was lying against mine; lips were almost touching as we were kissing each other with mere breath.

My Homosexuality…

As our first and final encounter was taking place, I felt something magic, something strange and beyond any comprehension. Her presence was pulling the ground from underneath my feet and erasing the world in its immensity. I remember but her eyes and her breath; I remember my thirst, my mouth waterless and devoid of saliva, my suffocation and the collapse of my senses. I was blind, deaf, dumb and numb to the whole lot and I was drowning in her gaze.

My Homosexuality…

I do not know how many minutes or centuries we spent there, standing like that. Time is relative; everything is relative; pleasure is relative and love is relative. Hypnotised I was, when she asked me if I believe in love, passion, phantoms, visions, desires, dreams, and me. I was unable to answer her, to utter a sound in her presence and before her irresistible beam.

My Homosexuality…

Fixing me with her gaze, she took my hand in hers and asked me to write about her as a woman, as love, as passion, a phantom, a vision, a fire, a desire, a dream, a culture, and a part of me; then, she moved away and pointed with her finger at my chest. I looked; I saw nothing; I raised my eyes to look at her again but she was no more; she vanished like a phantom, like a vision…

My Homosexuality…

To my horror and my bliss, she stole the dearest thing a mortal has as she pointed at my chest, not the heart, but my feelings and desires. She took all that to her world, a world I have always been attempting to comprehend like everybody, a world I have always failed to comprehend though the dearest parts of me are living in…

My Homosexuality…

I love her; I admire her; I miss her; I write about her; I live through her, I see the world with her eyes; I beseech her; I drink her in my coffee; I breathe her in the air; she is in me and I am in her…

My Homosexuality…

(The lady in the tight red dress, the lady I have been in love with is my homosexuality; I know it is a strange way to perceive lesbianism; but, my lesbianism is strangeness, queerness, complexity and beauty to my eyes. For me, it is thanks to this lesbianism that I have managed to survive the commonality and the ills. I hope for better days for me and for my community as I beseech freedom and write truth.)

-Faithinlove-