mardi 23 décembre 2008

La litanie de mon cœur


Quand la musique cessera !

Entends-tu cette musique qui émane du fond de mon âme ? Cette musique vient de l’intérieur ; elle naît des profondeurs de ce cœur malade, de ce conscient, de cette intelligence étranglée par la stupidité de la foule, une foule qui voit en moi un simple être humain, une simple créature douée d’un simple intellect. Au-delà de mon apparence humaine, des petits démons dansent avec pithiatisme et névrose sur le rythme de la musique douce, angélique. Démoniaques comme ils sont, ils dansent et dansent et dansent et emportent tout mon être dans une folie intense, et séquestrent tout les anges de mon enfance, innocence perdue dans la foule…

Entends-tu cette musique qui émane du fond de mon âme ? Cette musique est si magnifique ; elle galvanise tout ce qui m’entoure et s’évapore dans l’air, quelque part derrière toutes les frontières de leurs normes et cultes. Je me sens libre comme cette musique ; je me sens incontrôlable comme cet « art pour art » ; je me sens légère comme cette symphonie qui émane de mon âme. Entre la démence et l’art y a-t-il une différence ? Avec mon art, j’ai vécu ; dans ma démence, je mourrai, ces démons et ces anges en moi, une coupe de vin sur ma table et la passion dans ma bouche, une friandise, une gâterie de la vie amère.

Entends-tu cette musique qui émane du fond de mon âme ? Elle te rappelle peut-être « Le chant d’Aphrodite » ; elle te rappelle peut-être la passion d’une femme, une femme qui vénère une femme. Je reconnais que dans son amour, j’ai perdu mes repères ; je reconnais ma passion pour Eve ; et je reconnais que dans ses eaux j’ai immergé mon corps pour me purifier de tous mes péchés et m’épurer de tous les sacrilèges et finir en enfer comme toutes les Sapphos, créatures excommuniés, créatures sacrées. Cette enveloppe mortelle n’est qu’artifice et j’ai appris à me camoufler comme un mensonge sous la forme de l’humain simple et rudimentaire, un humain qui pense qu’aux regards des autres, qu’aux paroles des autres, qu’aux gestes des autres, des autres humains simples et rudimentaires. Je garde l’artifice que je ne pourrai guère déchirer, mais je romps avec tout ce que j’ai appris, et j’entreprend avec une nouvelle éducation. Aujourd’hui je me déshabille sur une feuille ; je laisse tous mes maux et mots tomber comme des gouttes d’encres pour écrire mon récit. Voilà, il part ; il part très loin et il me promet de ne plus revenir ; il me promet de ne plus m’écrire et s’écrire : le mensonge…

Entends-tu cette musique qui émane du fond de mon âme ? Incompréhensible, cette musique est ; une peu folle comme mon âme démente ; seuls mes semblables, un peu ange, un peu diable, peuvent la percevoir cette litanie ; elle parle d’eux comme elle parle de moi ; elle trace mon long parcours vers la souffrance enjôlée par le bonheur, le bonheur d’amour, la félicité d’une passion éternelle, charnelle, mais aussi très sardanapalesque. Les sourds et les muets et les aveugles qui m’entourent et ruminent leur haine, leurs dogmes, et leur obscurantisme, ne pourront jamais discerner cette « litanie de survie », cette musique différente et singulière. Mon passé est mon passé ; il ne pourra guère composer la symphonie de mon présent ; et me voilà assise consommant le présent, et regardant le futur qui accomplira mes rêves et dénudera mes illusions.

Entends-tu cette musique qui émane du fond de mon âme ? Cette musique me rappelle que je la désire comme on désire toucher une étoile et faire un vœu, un serment d’amour absolu, infiniment infini ; je la désire autant que la vie désire la mort ; je la désire plus que la mort me désire, et je la désire autant que mes désires me désirent. Cette musique me rappelle qu’elle est toujours là, une chaleur, une fièvre, une mystérieuse substance envenimée qui coule dans mes veines et envahit mon être. C’est elle ma folie, ma névrose et ma psychose ; c’est elle ma vie et elle est aussi ma mort que j’attends avec impatience pour me libérer de tous les chagrins qu’elle a laissé derrière, de tous les mots et les maux. Cette musique s’arrêtera sûrement un jour, le jour quand mon cœur figera sa danse infernale, le jour quand mon cœur cessera de la sentir et de la chérir, le jour quand je me débarrasserai de cette enveloppe mortelle pour flotter comme une note de musique ou un vers d’un poème dans un esprit aussi malade, extravagant et aliéné que le mien.

Entends-tu cette musique qui émane du fond de mon âme ? Entends la bien ; fermes tes yeux et écoutes la bien parce qu’un jour elle cessera d’être ; un jour, elle m’emportera avec elle dans l’air, quelque part où l’amour n’est pas un crime ou un sacrilège.

-Faithinlove-

2 commentaires:

BILLY a dit…

bein je peu rien dire a part que c'est magnifique!!!

Faithinlove a dit…

Parce que c'est sincère!