vendredi 13 mars 2009

Miboun, mibouna, tésha, Yarhem Ammi


La crise du terme « homosexualité » en Tunisie
Ignorance puis ignorance

Dans chaque société, la langue subit une transformation ; elle s’enrichit parfois ; elle s’appauvrit parfois. La langue, un outil d’échange qui reproduit la culture majoritaire dominante (non pas la nature) et la corrobore, se fonde, avant et lors de la transmutation, sur les éléments de la structure générale éminente. Ainsi cette mutation, au niveau du dialecte ou de la langue, n’est, en vérité, qu’une mutation culturelle : une réaction culturelle, une position culturelle, etc…

La langue, le dialecte, le vocabulaire ne sont ainsi qu’un simple outil qui sert à renforcer la structure culturelle générale, voire une matraque du fameux policier (société) qui se manifeste en Tunisie comme (Hétérosexuel, musulman, francophone, teint clair) (lire M. Foucault)… Chaque jour en Tunisie, on est témoin à l’apparition de nouvelles expressions, ou à la corruption d’anciennes expressions (des nouveaux termes apparaissent, des anciens termes subissent un changement, les définitions deviennent multiples, l’emploi des termes se complique…) Ici, j’aimerai bien commenter cette transmutation linguistique : une transmutation qui est généralement vulgaire, peut-être une transmutation qui reflète la répression, la défaillance, et l’ignorance au sein desquelles le peuple Tunisien évolue.

L’ « homosexualité » (chèth, miboun, mibouna, tésha, Yarhem Ammi, Kariouka etc…)

Il y a sûrement d’autres termes, employés hors de la région du grand Tunis, d’autre termes que je ne connais pas ; et parfois ça me semble burlesque de savoir qu’il y a des appellations de l’homosexualité (Lesbiennes et Gays) qui m’échappent. Ces termes, qui sont considérés comme outrageux et discriminatoires, sont employés ouvertement pour désigner des membres de notre communauté ou insulter des hétérosexuels (une injure ultime dans ce cas)…

Chéth : marginal, au-dehors de la norme, est un terme qui est rarement utilisé pour désigner l’homosexualité ; il est récurrent dans les discours officiels, et fait partie du langage formel puisque il dérive de la langue Arabe Classique.

Mibouna: Un terme utilisé en Tunisie pour désigner les lesbiennes ; ce terme est discriminatoire et injurieux. Mibouna comme appellation peut surpasser sa définition et être employé, par conséquent, pour désigner n’importe quelle fille (même hétéro) qui a une conduite odieuse d'après la société.

Miboun, Tésha, Yarhem Ammi, Kariouka : Ces termes sont utilisés pour désigner les gays, et supposent que tout les homosexuels (hommes) sont maniérés (des femmelettes)- un cliché. Ces termes sont discriminatoires et injurieux.

Défaillance Linguistique ou Ignorance:

Parmi ces injures qui visent l’homosexualité, on ne remarque l’absence de précisions ou de classifications liés à l’orientation sexuelle, et on sait, en même temps, que notre communauté LGBT n’est pas faite exclusivement de Lesbiennes et de gays. Ainsi, on remarque qu’il n y a pas des injures qui visent les bisexuels, et les transsexuels : Cela est dû à l’ignorance de la masse, une masse qui ne différentie pas entre un homosexuel, un bisexuel, un transsexuel, et la nouvelle catégorie : Hétéro-bi, Hétéro-Homo (Une catégorie qui inclus des hétérosexuels sures de leur appartenance mais qui pratiquent l’homosexualité afin d’assouvir des besoins sexuels sans courir les risques de la grossesse, la blâme de la société qui soupçonne toute relation homme/femme avant les liens du mariage, etc… Un bon nombre d’entre eux pratique l’homosexualité en prétendant que c’est la nouvelle fashion, l’unique façon d’assouvir ses désirs loin des soupçons de la société).

Résistance : Comment résister à la langue et ses transmutations :

La résistance, une réaction à une oppression, peut prendre différente formes : la résistance peut prendre la forme de protestations, d'assaut, etc… Mais la résistance peut être aussi une résistance linguistique. Dans ce cas, la réaction est purement linguistique…

Le Modèle d’Audré Lorde :

On peut prendre le modèle d’Audré Lorde, poète féministe et militante lesbienne noire ; A. Lorde suppose que « parler, s’exprimer, et retrouver son passé et son héritage (héritage et culture homosexuelle qui ont été « silencer » par la société et le fameux modèle dominant) sont les meilleures façon de résister.

Personnellement, j’approuve ce modèle de résistance, mais je considère, en même temps, qu’une résistance pareille n’est pas suffisante au sein de la société Tunisienne parce qu’on nous donne pas droit à des plateformes d’expression dans un pays qui se dit et se montre à l’échelle internationale comme étant un pays de libertés.

Un mot pour un mot :

Résister linguistiquement peut signifier aussi répondre à l’insulte par une insulte. Mais une résistance pareille n’aboutira qu’à la dégradation linguistique et à une animosité plus signifiante que celle dont on est témoin. Une résistance pareille peut aussi montrer qu’on est capable de faire face, et qu’on n’a pas peur de la « société-policier ». A la fin, on peut conclure que cette résistance est exactement comme une arme tranchante qui peut blesser l’autre mais qui nous blessera sûrement si on n’arrive pas à la bien manipuler.

Absorber les mots :

Je considère celle-là comme une résistance linguistique très intelligente et sagace. Absorber les mots, veut dire absorber les insultes, les accepter et les transformer en une fierté, un titre qui montre à la fois notre souffrance, la haine de l’autre, notre détermination à continuer un chemin semé d’épines : « Ena mibouna, mes amis sont mwabna, Kriouka, tchech, Yarhem Ammi, etc… et on vit dans un monde différent, dans un « Tish-Tish Land » au couleurs de l’arc-en-ciel… Un monde de résistance, de partage, de différences, de conflits, de souffrances, un monde de couleurs… »

Vive l’Homosexualité, Vive la Tish-Tish Land !!!

-Faithinlove-

2 commentaires:

فــزّاعـــة a dit…

zab!!

ti makom mwabna!

ech t7ebouna n3ayatoulkom??

el babbassa??

malla bhema berjouleya!!!

Unknown a dit…

ah oui !!!
il faut déja bien étuduer le dialecte tunisien.
principallement trois termes péjoratifs peuvent etre utiliser pour désigner une femme:
- kahba (9a7ba): une fille de joi qui se fait payé pour coucher avec un homme. (pute)
- malhet ou malhouta: une fille qui couche avec un homme juste parcequ'elle adore la bite. (salope ou moins utilisé en francais et plus ou moins péjoratif : fille facile)
- Mibouna: c'est une fille que aime le plaisir anal (payée ou non c'est pas le probleme).
le terme utilisé en arabe (le vrai et non dialectique) pour désigné une lesbienne (homosexuelle) c'est sa7i9a (sahika) et l'action c'est essi7a9 (essi7a9) un autre terme existe aussi en arabe et qui est nettement moin utilisé: c'est "méthliya" et il n'y pas d'equivalence en francais.
il n'existe pas de terme péjoratif désignant une lesbienne en dialecte tunisien.
ce n'est pas le cas des homosexuel de sex masculin la ou le term miboun désigne bien un sodomite passif (il subuit la sodomie)
le verbe yweben et aussi utilisé pour désigné tout acte "mouch normal" et completement rejeté par le groupe.
en langue arabe un homosexuel male est appele laét (9awmou lout) (le peuple de sodome)
l'homosexualité est rejeté par l'ensembles des population arabes musulmanes, chrétiennes ou juives vue que c'est les troi religion qui rejettent cette "vie" considéré comme perversion et contre nature. L'ensemble des mots désignant les homo (femme ou homme) sont donc resenti comme péjoratifs.
tu devra vivre avec cela faithinlove ou changer de choix sexuel.
bon si tu ve endiscuté utilise cette adresse car je ne croi pas revenir ici (j'y suis venu par simple et pure hazard) o3obbitha at gmail dot com