samedi 11 avril 2009

Ma seule et unique déité est la femme

Eustache Le Sueur, Le Viol de Tamar


Je regarde le ciel gris, et je me perds ; mon esprit me fuie pour violer l’au-delà. Comme un phallus qui se prend pour le centre du monde et la source du savoir, mon esprit tordu pénètre le vagin des dieux. Et oui, les dieux ont perdu leur virginité, le jour où cette couche qu’on appelle l’Ozone (Amazone) a été transpercée par la saleté humaine.

Je retrouve la mémoire, celle de mes ancêtres, femmes dures, femmes braves : une dame en Mellia, assise parterre, me regarde. Quelques larmes lui échappent et pleuvotent pour se mélanger avec la pâte : Ce soir son mari mangera du pain salé… Une autre dame, debout au milieu de nulle part, tremble ; il fait si froid, mais la peur et l’embarras font trembler plus que le froid lui-même. Elle me regarde ; elle pleure ; quelques larmes lui glissent sur la joue, et tombent arroser le sol ; ce soir, elle passera la nuit dans les champs et dans quelques mois, son mari, qui l’a jeté dehors, récoltera du blé salé….

Les dieux ont perdu leur virginité, des dieux violés par les hommes qui continuent à éjaculer leur saleté afin féconder les cieux, et par conséquent assurer la continuité de la race humaine. Toutes les divinités tombent enceintes ; et toutes les divinités accouchent des bouddhistes, des juifs, des musulmans, des chrétiens, etc… etc… Certaines divinités, regardées de travers par d’autres divinités et par les hommes aussi, n’ont pas la chance de donner naissance à des Hommes (Masculins, Phallusiens, Tour de Pise) ; elles donnent naissances à des Femmes (Féminines, Vaginicienne, Grottes, simples excavations). Tout est question de sperme et de spermatozoïdes; mais, malheureusement les hommes ne reconnaissent pas que leurs phallus, grands ou petits, peuvent libérer ce genre de XX féminins.

Et gare à un dieu qui fait l’erreur de coucher avec un homme hors le lien du mariage ! L’enfant ne sera pas reconnu par le genre humain, et les cieux trépideront pour se débarrasser de ce dieu vicieux et débauché, pute ! (les hommes diront). Et gare à un dieu qui vend son corps pour acheter son pain ; vaut mieux mourir de faim que vivre avec l’argent de la prostitution. Un dieu prostitué risque d’être emprisonné, puni, et brutalisé par le genre humain, genre droit et scrupuleux. La punition de la race humaine peut devenir plus brutale envers les dieux lesbiennes, des dieux qui refusent catégoriquement l’accouplement avec les Hommes, des dieux qui se sentent supérieurs au genre humain, et sont, par conséquent, trop fiers pour accepter la saleté des Hommes en eux, et donner du plaisir à une race non-divine, inférieure.

Les dieux saignent ; être pénétré n’est jamais facile : Il faut s’épiler avant l’acte, et vivre l’angoisse, et la violence, et la douleur, et s’attendre au grand jour du viol, au grand jour de la pénétration, au grand jour attendu et espéré et fêté, et oublié après la première nuit. Après la première pénétration, les dieux s’habituent au viol et se donnent une fois, deux fois, trois fois… La pénétration devient une habitude lassante qui ne procure aucune sensation, même pas l’angoisse, même pas le plaisir…

(A mes yeux, les femmes sont les seules divinités qui existent, et c’est si laid et offensant d’entendre les Hommes parler d’elles comme simple objets sexuels, nécessaires pour assurer la continuité de la race humaine).

-Faithinlove-

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