jeudi 30 juillet 2009

La Nuit des Noces


Ca fait un bon moment qu’on ne s’est pas vu, et tu m’as manqué ; ça fait un bon moment que je n’ai pas versé du café sur ton visage si pale et si clair ; ça fait un bon moment que je n’ai pas salis mes mains et mon visage aussi. Tu me manques énormément et je pense à toi quand t’es là et quand tu t’absentes parfois ; je n’arrête pas de penser à toi petite feuille blanche neige, vierge Marie, qui m’offre son corps pure et immaculée pour jouer comme une enfant, éjaculer ici et là quelques mots, quelques phrases, une histoire, ou une folie. C’est moi qui brise tes vœux de chasteté, qui t’emmène vers un monde de plaisir, qui te rend vivante et épanouie, et c’est toi ma petite feuille blanche, si blanche qu’un ange, qui m’excite jusqu’à la mort et me donne l’envie de dévorer toutes les petites chaperons rouges que je connais et que je ne connais pas. Viens ; tu me manques profusément ; viens parce que ce soir je vais t’emmener avec moi boire quelques flûtes de champagne et fêter la liberté qui se dessine sur les lèvres du paradis et nous sourit et nous promet et nous jure et reporte chaque jour son rendez-vous avec l’arc-en-ciel.

Tu n’es pas une feuille comme toutes les autres feuilles ; t’es différente autant que je le suis, unique en ton genre ; et si je peux boire la mer, je sais que tu pourra absorber les océans. Ce monde est petit face à nous ; ce monde est si petit et insignifiant et nous, on rêve d’autres mondes, d’autres lieux, d’autres horizons, d’autres paradis. Les images se bousculent chaque fois qu’on se retrouve ; chaque image veut s’installer prés de la scène pour voir mieux le travail des artistes que nous somme ; certaines images meurent d’envie de monter sur scène et jouer un rôle dans une pièce écrite pour deux personnage, toi et moi. Le monde n’est rien qu’un décor vieillot, un arrière plan pas du tout intéressant et tous ces peuples et tous ces gens ne sont que des comparses. Ma petite feuille désirée, ma Juliette… O, Faithinlove…. Pourquoi es-tu Faithinlove ? O, descendante de Sappho… Pourquoi es-tu une descendante de Sappho ? Mon sang rouge comme le sang circule dans mes veines à la vitesse d’un astre et renie ma mère, et renie ma terre, et renie mon corps, et renie tous les couleurs, et ne reconnais qu’une femme qui chante à Aphrodite, et un arc-en-ciel plus beau que l’arc-en-ciel.

Petite feuille blanche, petite colombe, viens, je vais t’emmener au septième ciel, et on va s’envoyer en l’air pour voir les visages des dieux, et des tyrans de prés, de tout prés, pour flirter avec les anges et les tromper après. Et quand le soir viendra, on reviendra s’asseoir à la même table, dans la même chambre, et on parlera ; on parlera de tout, et de rien ; on parlera religion, politique, société, imbécillité, et enfin, on s’endormira sur le sol et on respirera la poussière, fumée de cigarette, et parfum de vin rouge. Certains gens aiment faire des promesses et les promesses sont comme l’air, transparentes qu’on n’arrive pas à les voir se réaliser ou à les discerner ; et moi, je ne me promet riens, et je ne te promets rien. Je pense qu’on passera notre vie à se raconter des histoires qui ne se réaliseront jamais, et à faire des promesses que nous tiendrons jamais ; je pense que notre amour et notre passion ne tournent qu’autour de l’irréalisable et l’inconcevable, et je pense que l’arc-en-ciel se dessinera au milieu du ciel quand on partira vers le ciel, quand on s’envolera comme des petites colombes.

Petite feuille blanche, blanche neige, c’est moi qui fera le travail des sept nains et qui grandira pour se transformer en une titane, et te dévorer toute entière, chair et os, encre et feuille. Je pars et je reviens ; je te prends par surprise ; je te vole ; et je te viole, et je m’envole. Une titane de papier, une femme de papier que seulement une femme peut froisser, prendre et déchirer, dérober et cacher sous son oreiller, voilà ce que je suis. Petite feuille blanche, blanche comme la paix qui ne se réalisera jamais, je ne suis pas un peuple pacifique, et une nation libre et je ne fraternise pas avec un ennemi guerrier parce qu’il est simplement opprimé. Comme toutes les nations, je mène mon combat ; je ne connais pas la paix parce qu’on m’a jamais laissé y goûter ; et pour mon peuple je tuerai ; je torturerai ; et j’emprisonnerai. Et ce soir, viens ; ça fait un bon moment que je n’ai pas goûté à tes lèvres et à ton corps ; viens ; je t’écrierai une très belle histoire sur ta robe blanche, sur ta robe de mariée ; je te déflorerai pure comme tu es, innocente comme tu es ; je te corromprai Sainte sur les draps blancs de l’imaginaire, puis je partirai pour revenir un autre jour avec un arc-en-ciel dans la main.


-Faithinlove-


2 commentaires:

GIA a dit…

حلو كثير

Citrouille a dit…

Ce texte est magnifique.
Je me sens... Proche de toi. (si tu me permets de dire ça.)
Je suis tunisienne, bisexuelle et j'écris aussi. J'aimerais vraiment prendre contact avec toi. Est-ce possible ?